samedi 28 avril 2018










BOUGAINVILLEES ET MYOSOTIS


Alors tu vois, nos âmes se correspondaient ....
Tu fus ce Rimbaud aux semelles de vent, cher à mon cœur,
Sois le toujours, pour cheminer avec moi en sentes parfumées,
Désuètes et innovantes à la fois, bordées de bougainvillées et de myosotis !!! 
Les semelles non prises dans l'asphalte,
Cependant bruissant à la rencontre des feuilles des arbres,
Mélangées de l'automne et de l'été, de toutes les saisons de notre amour !

Alors, les fleurs épanouissaient leur subtile floraison,
Subites, pour d'autres malvenues et parvenues, car indécentes,
Pour nous, simplement heureuses en rayon de sibylline Lune,
Innocentes comme l'humble Violette et le fier Lys,
Si odoriférantes à en violenter les ardentes Orchidées,
Livrées en leur chair intime comme sur un Autel,
Offertoire à l''Amour impudique, secret et ostensible …

Alors, tout animal connaissant par instinct l'ivresse intime,
Du Don total stigmatisé et scellé par les dieux de ce familier jardin,
S'écartait en notre silencieux, aérien, lumineux passage,
D'où s'envolaient, de temps en temps, un frais et enfantin rire,
Une évanescence de nostalgie futuriste et gaie,
Un cri victorieux et clairvoyant se liant, en la forêt,
Aux murmures, aux cristallins chants des harmonieux oiseaux...

Alors, les Hôtes de ces bois nous livraient leurs intérieures dorures,
Les Nuées nous transportaient très loin en leurs goutelettes de rosée,
L'Arbre centenaire ordonnait au Faune de moduler de son flutiau,
Au petit rû de sinuer non loin de nos pieds, afin de les rafraîchir,
Au rougeoyant écureuil de nous quérir quelques succulentes noisettes,
Artémis intimait aux douces Biches de nous enjoliver de quelques caresses,
La Muse Calliope nous enchantait et énamourait de sa succulente voix...

Ainsi, sois toujours ce Rimbaud aux semelles de vent, Mon Adoré,
Toi qui viens de loin et chemine toujours en profondes sentes,
Prends ma main de Poétesse et de Déesse,
Glorifiée et chérie en tes allégresses et en ton amour,
Cueille pour moi ces fruits de Violette, de Myosotis et de Lys,
Ensemence-les de victorieuse et sublime Orchidée,
Enchaîne-moi en Mystères de Forêt aux troncs chauds et noueux....

Noëlle ARNOULT
Samedi 28 Avril 2018,
21 h, Dijon.

vendredi 27 avril 2018

TOUS CES MINUITS



Les Minuits ne se ressemblent pas...



MINUIT SONNE


Minuit sonne,
L'Heure terrible,
L'Heure des Sorcières, l'Heure des Morts...

Où te trouves-tu, toi qui m'arraisonne,
En ton contrôle sans cible,
Alpaguant n'importe qui au tirage au sort !...

L'Heure du trouble, l'heure du vide,
L'Heure de l'ignoble solitude sans pardonne,
Où sonne, sonne, l'insane bourdon,
Egrénant les minutes les plus viles,
Les plus infectes, en cafard légion,
N'ayant plus qu'un remontoir, en ustensile !!
En cœur, en bouche, de sales supliques,
Que l'on croirait arrachées aux défunts !!...
Au commun des Mortels, piqûres de moustiques,
Finalement si peu de rudesse pour cœur d'airain !
A moi, un poignard, une aiguisée lance,
Une poutre mortelle plantée en l'âme,
Me pointant du doigt la démence !
L'isolement des plus jolies dames,
Les plus douces pleurant toutes leurs larmes,
Qui ne sont d'eau, mais de sang...

Oh, Horribles alarmes !
Lorsque sonne Minuit et ses tyrans,
Une barbe de Prophète, de tempête !
Faut-il s'y suspendre et l'en arracher,
Tant lugubre heure n'est pas à la fête,
Cependant au canon, à l'arquebusier et au mortier !...

Faibles heures de Minuit
S'égrenant aux flots du condamné !
En ce désert, rien ne luit....
Si l'amour est vil, où quérir l'Aimé ?!...

Noëlle ARNOULT



MINUIT


C'est l'heure des sorcières
Mais aussi des prières,
L'heure où la danse jaillit,
L'heure où bruissent les habits...

Là où la robe glisse
Sous tes mains de délice,
Là où la bouche murmure
Sous le mur obscur.

Une musaraigne descend
Sous le lierre remontant
Agrippant ma chevelure haletante
Et ma chair pantelante...

Nue dans la pénombre,
En déesse de l'Ombre,
Voici mon corps offert,
Voici mon âme d'hiver.

Sous la lune tapie,
En secret, de lumière travestie,
Les opalines étoiles descendent
Lorsque ta chaleur me transcende...

Noëlle ARNOULT
Mardi 6 Décembre 2016
Vers 15 h, Dijon.

SUIS-JE D'AILLEURS ?


SUIS-JE D'AILLEURS ?
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant »
D'une rue que j'aime et connais, aux mille senteurs,
Visages connus qui m'interpellent avec allant...
Ce Pays m'attire ; j'en inspire les odeurs :
Confort, tranquillité de ce voyage de l'âme,
Image fugace où je chemine, passante parmi les dames...


Où se situe-t-il ? Qu'est-ce ? Un tableau déjà vu ?
Un Décor à la Vermeer ? Un Clair-Obscur à la Rembrandt ?
Impressionnisme de ma Mémoire, un instant disparue ;
S'agit-il d'une réminiscence, d'un souvenir encombrant ?!
Un lointain Plat-Pays nordique, la Hollande ?
Ou bien les Côtes et tulipes de la sauvage Zélande ?


D'où provient la luminosité de cette Impalpable Obsession,
Flottant, Souveraine, sur les brumes de mon Inconscient ?
Trouverai-je un Vaisseau Fantôme aux voiles d'Evasion,
M'attendant, amarré là, derrière le quai de mon Ressentiment ?
Une Satisfaction indéfinie, un contentement s'épanouissant,
Embrasent les chemins secrets de mon esprit s'alanguissant...


Un somptueux Songe éveillé livre ses Merveilles brutes
A l'Obscurité sinueuse et pensive de mon âme égarée,
Me laissant pantelante et désirante de voyages aux rares volutes,
Subtils et enivrants, comme si du Destin, je n'étais plus que Poupée...
Comme s'il me fallait Ouvrir les yeux ; bien au-delà...
Bien au-delà, mais bien au-delà de Quoi...


Un souffle soudain et humide couchant les champs de blé
Effleure mon visage et ma peau frissonnante de somnanbule ;
Moulins de mon cœur et sabots de bois virevoltent en Eté,
En un impromptu et sauvage, injuste conciliabule...
Sont-ce là les Tortures d'Antérieures ou Futures vies ?
Fulgurances de l'Imagination ou brûlures du Temps enfui ?


NOELLE ARNOULT
Ecrit une nuit de Février 2015
Vers Minuit, Châtillon-Sur-Seine

mardi 17 avril 2018

MA BICHE




MA BICHE

En t'attendant, cette bête hantait la clairière,
Seule, abandonnée, soumise à un noir rival,
En ce doux Prélude à l'Après-midi d'un Faune,
Son cœur, ses yeux, avaient égaré leur lumière...
Oh ! Qu'au chevet de la nuit dansent Bacchanales,
Apre solitude, tyran comme cyclone !

Elle guettait, regardait, humait senteurs troubles,
Indéfinies, maussades, parfois mélodieuses,
Transportées par la brise, les soudains orages,
Elle te hantait de ses yeux humides, doubles,
D'une souffrance qui redouble, sentencieuse,
Réceptacles de nombreux chagrins, fureurs, rages...

De ses désespoirs à l'agonie de son âme,
De ses rivières de merveilles d'Ophélie,
Elle cherche toujours son Cerf absent à ce jour.
O Beauté-alarme de cette biche-femme,
Qui a connu l'opprobre et les pires avanies,
Qui veut uniquement fredonner à ta Cour...

Arrache l'humus en Adagio de Johann,
Si triste d'un Sébastien Bach crépusculaire,
Erre dans cette forêt toujours seule ou bannie,
Exilée de sublime amour comme on se damne,
Cherchant des glands, des feuilles, un abécédaire,
De cet âme simple, sublime, abasourdie...

En t'attendant, s'enterre avec le Crépuscule,
S'aventure en une Nuit de Ténèbres osés,
Hait le moussu tapis et le feuillu taillis,
Ne veut plus manger minuscule tubercule,
Seulement baiser, caresser tes Orchidées,
S'étendre sur flanc nu, absoute reverdie...

Transpercée de l'Aurore, aux yeux toujours humides,
La voici enfin, croisant ton Noble chemin,
La voici comme moi, pure transmigration,
Alleluia, pour survivre au terrible Vide,
Voici la croisée de son opaque destin !
Son Cerf, Clairière, en Sérénade d'émotion !

Noëlle ARNOULT
17 Avril 2018
Dijon, 22 h

samedi 14 avril 2018

AMOUR MYSTIQUE









CHARBONS ET BUISSON ARDENTS

Car il n'est que l'Eternel admirant nos flammes,
IL n'est que l'Eternel qui nous chérit, nous brûle...
Le Feu en Bible est entretenu, non infâme,
Comme des chairs embrasées qui, toujours, copulent !

Comme ces « Charbons ardents », de soif, de faim,
Comme ce « Buisson ardent » brûlant sans baisser,
Comme toujours, encore, d'Offrandes en ses mains,
Sans cesse, en nos âmes, cohortes de baisers !

Oh !... L'être humain s'avère faible, indifférent !
Faut-il donc que Sainte Thérèse, Elisabeth,
Recherchent leurs étoiles, ici et maintenant,
Tant seul n'est pas le Serpent à nous croire bête !...

Se traîner, à genoux, se prosterner, faut-il,
Devant la perpétuelle, rouge flamboyance !
Baiser les pieds de son amant comme ses cils,
Baiser les yeux de son amante comme en transe !

Ainsi la noble ligature d'Abraham,
Osant terrible sacrifice d'Isaac,
Fils unique, adoré, chéri, à tuer son âme,
Percer ses veines, mettre son esprit à sac !

Ce qu'exige, quémande, mendie l'amour,
Sans le dire, en secret de son âme en prière :
Aime-moi, jette-toi à mes genoux, toujours,
Tant ainsi s'engrossent les plus belles rivières !

Ce qui rue en fleuve se trouve-t-il en l'homme ?...
De violet et Pourpre à porter ma bannière ?
Jurer la vie, la mort, au Saint-Graal en Prudhomme,
Ne pas crier sous fer de lance, prendre air fier !

Pour sa Dame, charmant, souffrir cent mille morts,
Cotoyer l'abîme, le ravin d'un sourire,
Guerroyer d'un oriflamme contre le sort,
Rencontrer un dragon, l'impressionner d'un rire !

Sainte Thérèse de Lisieux entre en Carmel
Comme adoubée en Chevalerie, épousée,
En Cantique des Cantiques, livrée de miel,
Comme Guerrière de son amour, engagée !

Mariée terrible comme une armée en bataille,
Imbattable, tranchant têtes de cent serpents,
Exposant son âme, sa chair et ses entrailles,
Buvant à cette coupe, y partageant son sang.

Elle écrit : « En chantant, je mourrai sur le champ
De combat sous la mitraille, les armes à la main,
Pour mon époux divin, en riant, en chantant,
Comme Vierge aux grâces ravissantes demain !

Comme une épouse aimante, détachée de tout,
Pauvre sans grand sacrifice, j'en veux les palmes,
Bel Ange orgueilleux n'a pas voulu cet atout,
De tout Enfer je brave fureur », non le calme !

En arène, je veux toujours Le glorifier,
M'incliner et parfumer ses augustes pieds,
Que ma chair lui offre une extase de mariée,
Que j'embrasse et m'embrase de ses doigts ferrés !

A quatorze ans, en Pentecôte, transpercée,
S'approchant de son père, à l'expression céleste,
Lui confia sa profonde vocation, née,
Comme petites fleurs de lys décidées d'un geste !...

Elisabeth de la Trinité, Carmélite,
Ecrivit : « J'ai trouvé Dieu, Lumière exaltée,
Instituant l'Homme théophore, précieuse invite,
Toujours porteur, été comme hiver, d'un brasier...

Pensée substantielle, sentiment élevé,
Expressions de force et grâce extraordinaires
Jaillissent de cette âme toujours passionnée...
Faut-il, pourtant, retirée en Couvent grégaire ?

Dévouée, fervente, fidèle et proie consentie,
Consommant sa joie immense de cette offrande,
En surnaturel, plaçant toujours ses envies,
Oeil humain souffrant, lumière de l'âme grande !...

Son texte très émouvant, « Laisse-toi aimer »
Pousse l'humain à vivre en société en amour,
En six fois, « Plus que ceux-ci, laisse-toi aimer »,
Flots d'Onction, versés toujours par trop d'amour...

Noëlle ARNOULT
Dimanche 15 Avril 2018,
3 h, Dijon.


mardi 10 avril 2018

FLOTS FASCINANTS

Noelle Arnoult a mis à jour son statut.
FLOTS FASCINANTS
L'Eau est fascinante
Comme une cascade ruisselante
Déversant ses songes et frémissements,
Chuchotant ses murmures comme des relents
De Mystères délavant la chevelure d'Ondine,
à l'Ame et Aura sibyllines...
Aphrodite elle-même, née de l'écume marine,
Fécondée, en aspersion, par la semence d'Ouranos,
S'avère la plus belle de toutes les Déesses divines,
Ainsi qu'en atteste Botticelli, en cette fervente d'Eros...
Fureur et Désir, Gémissement,
Telle s'avère l'Eau Vive, invincible,
Flux et Reflux, violence et apaisement :
Des vagues à l'assaut de la Mer devenue Cible...
La transparence de la Source pure,
Bataille avec le Vivier de l'eau opaque,
Courant trouble où s'épanouit la Manne qui perdure,
Prolifique d'une mousse fertilisant ce Cloaque...
Les Rêves récurrents enjolivent l'Onirisme,
De par leur étrange et fantaisiste Prisme,
Comme des Messagers de Dieu, suave idéalisme,
Aux Elans Mystiques, surprenant spiritualisme !...
Eau purificatrice et maternelle, nourrissante,
Comme de pénétrants bras aimants ;
Les sensations de Bachelard sur la matière vivante
Remontent aux Espoirs et Idéaux inconscients...
L'Obsession d'Edgar Poe concernant le Fleuve de Morts,
Le complexe d'Ophélie embrassant le Noyé qui flotte...
Réclame sa fiole renfermant les liqueurs de l'Or
Bien que, de la souffrance, ne soit qu'une aimable litote...
Braver et combattre cette opacité,
Ainsi que le Fier Magicien,
Enfermé et ligoté, menotté,
Et enfin, s'élever et lui échapper, d'un coup de rein...
NOELLE ARNOULT
Mercredi 10/04/2013
1 h 30

lundi 9 avril 2018

DEVANT TES GLAIEULS


DEVANT TES GLAIEULS

Je suis une jeune vierge devant tes Glaïeuls,
Tes parmes Orchidées violemment parfumées,
De ces odeurs florales aux parfums de tilleul,
Dont on fait de si bons Chardonnays tout l'été...

Le monde de tes subtiles senteurs m'enivre,
J'en ressens le chant comme profonde homélie,
Et ma Fleur de toujours à nouveau se délivre,
Pure Vestale à tes Bacchanales anoblie.

Ton champ de fleurs, de vins, est de terre, de lie,
Où ton papillon essaime ses étamines
Pour m'offrir un suave voyage en embellie,
Lorsque flotte ton éternité en cyprine.

Laisse-moi cueillir ta gerbe de royal Lys,
Où ne m'offusquent ni houx, chardon, sombre ronce,
Car ton jardin fleure paradis de délices...
IL est bon de savoir qu'en ce lieu, suis ta Nonce.

Noëlle ARNOULT

Achevé 6 Avril 2018,
1 h, Dijon.

FIER DANUBE







FIER DANUBE

Ah ! Quel beau Danube où l'on danse en mille valses !
Quelle Majesté en ce Fleuve en Bras de Mer
Englobant toutes rives d'un Monde vorace,
S'écoulant d'un Occident à un Orient fier...

Servant de Frontière entre terres très voisines,
Croatie, Hongrie et Bulgarie, Roumanie,
IL fut témoin de vieilles alarmes intestines,
D'anciennes amours et de très récents dépits !

Un tyran y coula même une jolie Île,
Envoyant au fond telle une Cité perdue,
Atlantis ressuscitée pour mourir nubile,
Ada Kaleh, créée par dieux grecs, abattue !

Dynamitée, pulvérisée, par dictateur,
Roumain construisant sa Centrale comme un Dédale,
Voici les monstres modernes en habit de tueur,
Pourchassant le tout dernier souffle qu'on exhale...

Adieu senteurs de rose et doux loukoums turcs,
Adieu joli site touristique, embellie,
En paradis, d'entente cordiale et sans truc,
Voici l'ère de la destruction infinie...

Le Géant charrie son sang, ses peines de cœur,
De beau relief alpin, pannonique ou pontique,
IL s'éternise, riche ou pauvre et sans rancoeur,
Nonobstant invasions, s'entête Romantique...

Le Danube danse de partitions, de châteaux,
Donaueschingen et ses Princes Fürstenberg,
Tous protecteurs des Arts en très nobles flûtiaux,
S'enorgueillissent en Haydn, Mozart, sans iceberg.

Les Cathédrales et les théâtres, le fleuve,
Ce Géant tout entier, se dompte et s'alanguit,
En Valses de Vienne, pour qu'enfin tous s'émeuvent,
Subterfuges mystérieux, où dort la Magie...

Les crues de ce Tiberinus sont redoutables,
Par caprice, il suffoque et déborde en démiurge,
IL s'offre à tous : buvez-moi, moi je suis votre table,
Ou je vous sacrifie à gargantuesque purge !

Parfois il se fait doux comme un agneau nouveau,
Et caresse les berges en folie de l'amour,
Reflète fleurs de lilas en gai pastoureau,
Et, de toute ire, devient ennemi, sourd...

Rhéa Silvia aime ce Tibre majestueux,
Vestale accouchée en ses eaux bleutées profondes,
Seule la Volga concurrence son sinueux,
Une lutte sans relâche en plus belle Onde...

Noëlle ARNOULT
Dijon, 10 Avril 2018
Minuit 30.

dimanche 1 avril 2018

TA COUPE


TA COUPE

Etre heureuse dans ta coupe,
Miroitant en folles bulles...
Oh Mon Amour, prends soucoupe !
Car ainsi ne m'affabule,
Au Pays de l'Amour pur,
...En Graal, on ne boit sulfure.

Tu me présentes ta lie,
Comme du vin, le Calice,
Qui, très osé, me ravit,
Tant tu n'y mets nulle lice...
Ainsi s'épanouit l'Amant,
S'offrant à moi, pur tourment !

Ainsi, le petit vin chante,
Quand mes lèvres s'y avancent,
Cueillant tout ce qui m'enchante,
Extatiques vignes en transe...
Ah ! Bois à ma bouche douce,
Hume mes senteurs de mousse !

En corps nus vibrent nos âmes,
Trinquant en douceurs de plumes,
Ainsi le Chemin des Dames,
Nouveau, sans relent posthume,
Aussi, les fruits de l'Adam
Se goûtent en baisers gourmands !

O Mon Amour, bois mon sang,
Orgie de senteurs, passion,
Goût voluptueux qui ne ment !
Sens cette suave prison !
Teintée d'Aube et de volutes,
De notre Don d'absolute !

La meilleure coupe est en toi,
En tes bras comme en ton cœur,
Et quand arpèges de soie
Résonnent de nos bonheurs,
Se crée une coulée d'or,
Où sont les Anges en essor...

Noëlle ARNOULT
Lundi 2 Avril 2018
1 h Dijon