samedi 24 novembre 2018

MON PETIT CHAT GRIS...


MON PETIT TIGROU


Mon Petit Tigrou au pelage gris
S'avance et danse, à midi ou minuit.
Se frottant à mes genoux, il frétille,
Mignon, miaulant, souple et doux, tel Anguille.

Sautant sur le bureau, bise ma joue,
Caresse mes cheveux, d'un œil, m'absout,
S'étire sur mon livre en vrai Pacha,
Ma foi, sa vie, son être, sont Java !

Jouant avec le fil de ma souris,
Fait des caresses de câlinerie,
Chiffonne mon bel ordre en sa folie,
Montrant flegme, bohème, bonhomie...

Et ce coquin, ce chantier accompli,
Compte son élan, saute sur mon lit,
Entame Sérénade de ronrons,
Et fredonne ses « Petits Patapons » !

Oh, quel Charmant, innocent abandon,
Couché là, alangui sur l'édredon,
Voluptueux, abandonné, pattes en l'air,
En coussinets sombres, à la Fred Astaire !

Et voici qu'il parle, geint, vit son rêve,
Combat un Goliath, un fort lion, sans trève,
IL faut que je songe à sa récompense,
Le gâter, faire vivre en opulence...

Car il m'observe d'une rainure d'oeil,
D'un demi-regard, couleur d'eau, de feuille,
Quand soudain il tremble comme elle au vent,
Car il se trotte fébrile, courant...

Sautant sur le rossignol et le loir,
Hautes herbes le chatouillant le soir,
Sous la Lune l'enchantant de ses rais,
Sous les blés l'ensemençant de secrets...

IL a sombré en extase de chats,
Et me raconte une histoire en Prélat,
Je ne dois pas en manquer un seul mot,
Un seul murmure, d'un charme, un cadeau …

Le voyant ainsi, moi-même alangui,
M'étirant sur tel sofa, je me dis,
Ah que mon joli chat vit de merveilles,
IL me donne des leçons en ma veille !

Et je m'assoupis, fermant mes paupières,
Imaginant demain d'une idée fière,
Misoponie, Eloge de Paresse,
A en prendre la sieste pour maîtresse...




Maintenant, joues-tu des claquettes, Fred,
Quand tu as disparu de tous nos bleds,
Nul ne te voit plus, sis à la fenêtre,
Tu manques tant à ton cher petit maître...

Peut-être as-tu cherché à me rejoindre,
Loin, jusqu'à ce que tu voies le jour poindre,
Jusqu'à l'horizon de l'Aube arc-en-ciel,
Quand mon cœur a perdu un peu de miel...

Sans trace de tes petits coussinets,
Je suis une rose en tes jardinets,
Elle ne me montre qu'un champ tout fleuri,
Sans doute en un espoir qui me guérit...

Noëlle ARNOULT
25 Novembre 2018
2 h 40, Dijon.

MIROIR SANS TAIN


MIROIR SANS TAIN

« Se mourir d'amour » quand l'absence est si cruelle,
Mes mains effleurant l'espace pour te trouver,
Saisissant Ciel Rubis comme coupe vénielle,
Où même un Graal s'inscrit, exsudant ses alcées...

Ce Calice tentateur murmure en mes yeux
Des danses de mon corps enchanté sous le tien,
Des joies, des baisers, tendres échos amoureux,
Où frémissements me ressuscitent en ta main...

Où sont tes cheveux d'un souffle me balayant !...
Oh ! …Respirer leur arôme en divin nectar,
Y inhaler la moindre parcelle d'Amant,
Les toucher comme lucioles du Lupanar !...

Toujours je vois mon corps dansant en tes ardeurs,
Toujours, ces flammèches sont gaies, bouleversées,
Mais vile Mémoire confisque le bonheur
De l'arôme pourtant si doux de tes baisers...

En ce miroir aphrodisiaque sans tain,
Mes yeux lancent des éclairs éperdus, glacés,
Quand ne me chevauche érotique byzantin,
Pégase des dieux, de la Terre, Blanc Persée...

Soudain je me vois nue, Eve première et sotte,
Prenant en mes mains mes seins l'albâtre, de marbre,
Parcourant mon ventre chaud d'offrandes sans Flotte,
Y cherchant ton tronc, mes racines, ligneux arbre...

Pourtant toi seul fait jaillir ma source Hippocrène,
Ami, instructeur de mes Muses, en Olympie,
Toi seul ordonne, non, fait hyménée de Reine,
Roi qui vient, apparaît, brise ce miroir impie...

Noëlle ARNOULT
12 et 13 Octobre 2018, 18 h.
Dijon

OU S'INSCRIVENT LES STELES


OU S'INSCRIVENT LES STELES

Nous cheminons sur ce chemin bordé d'ornières
Où des serpents sifflent sur nos têtes en prière,
Où un stupre glauque présente ses ravines,
Mais pourtant que notre joie de cœur illumine...

Tes bras autour de moi comme une pâmoison,
Eclairent notre destin comme une oraison,
Tel vit mon songe transfiguré en réel,
Quand on ne sait où vivent, où s'inscrivent les stèles...

Où meurent les empreintes de Lune aurifères
Quand mon cri engendre la Terre sans désert,
Grâce à ta main saisissant la mienne en douceur,
Tandis que ta bouche me caresse d'ardeur...

Noëlle ARNOULT
Dimanche 18 Novembre 2018
Bus Châtillon-Sur-Seine/Dijon, 18 h 30.

S'ADORER


S'ADORANT

Tu m'adores et tu me fais ta Reine de Saba,
« Regina austri », épicée et parfumée,
Car tu succombes tel un Sage Salomon,
M'octroyant tes virils dons et tes puissants bras.

Tu m'honores comme Paris épousant Troie,
D'un viol de la cité, pour sa joie éventrée,
En Troyenne, à m'enlever de belle passion,
A provoquer la guerre et renverser des lois.

Car tu m'étreins comme un Roméo en émoi,
Et moi, Juliette, t'offrant ma Virginité,
Quand nos mots ne sont que des étoiles et des Monts,
Sans Capulets ni blessés, suicides guerriers.

M'embrassant Carmen, son amour « Prends garde à toi »,
Oiseau rebelle à apprivoiser, mal-aimé,
Fuyant l'indifférence et brulant en tisons,
« Prends garde à toi », O Mon Amour, si Adoré !

Et, en ton Alcôve, comme Abélard, tu crois,
En Théologien philosophe respecté,
A haïr la prison du Monde, ses dictions,
A ma chair, A ma croix, A mes yeux réséda.

Noëlle ARNOULT, 21 h.
Dijon, le Mardi 13 Novembre 2018

LE DERNIER NUMERO D'HLC, "Horizon Littéraire Contemporain"

COLLECTION DIRIGEE PAR DANIEL DRAGOMIRESCU, né en 1952 à Bucarest, 
Journaliste, Traducteur,









Ecrivain, Editeur.

HLC numéro 6 de Novembre-Décembre (dernier numéro de l'année 2018) va bientôt sortir, en voici le sommaire et la Couverture, (ainsi que l'équipe éditoriale), riche exemplaire, agrémenté de nouveaux apports de couleurs, offrant la part belle aux écrivains français ou d'expression française ! Ainsi qu'à de nombreux épisodes de l'Histoire de ce pays dont la France fut longtemps considérée comme la soeur (Construction du "Petit Paris" à Bucarest, rôle important joué par notre Général Berthelot en la Première Guerre Mondiale en Roumanie, comme présence des armées roumaines en France, pour enrichir nos rangs !...Echange culturel constant, entre nos deux pays, en domaines musicaux, littéraires, architecturaux...).
En Editorial, un bel article de Daniel Dragomirescu, (entièrement traduit en français) Rédacteur en Chef, et Journaliste-Ecrivain, concernant l'Histoire et la Construction de la Roumanie... Une Epopée fort intéressante et enrichissante à connaitre !
(Pour tout désir d'insertion en cette Revue indépendante et variée, instructive, littéraire comme érudite -et diffusée, traduite, dans une très grande partie du Monde) n'hésitez pas à me contacter par mail : noellearnoult27@gmail.com)
Merci à tous nos participants !
Dont (liste non-exhaustive) Georges de RivasMarie CholetteSouhila AuteureJacklynn Beckman FieschiPhilpoète Barbier NervalOlivier Lechat, Pierre Montfort, Josette Gallou, Frederic FortPascal Dague, Jean Taillabresse, Rosa FavellaJean-claude SarteletCicéron AngledroitErnest Kavege, Boulmé Romain dit Carlito Suerte... (Merci de voir la liste complète de nos collaborateurs ci-dessous).
SOMMAIRE HLC 6 NUMERO 68 NOVEMBRE-DECEMBRE COUVERTURE ROMANIA
ORIZONT LITERAR CONTEMPORAN Nr. 6 (68) / 2018

EDITORIAL
Daniel Dragomirescu, “România în anul Centenarului”, p. 3
BIBLIOTHECA UNIVERSALIS
Ramona-Elena Dună (România), “Să fim copii pentru Dumnezeu”, p. 5
ORIZONTURI CRITICE
Gheorghe Glodeanu (România), “Aventura spirituală a romanului”, p. 7
Gilvaldo Quinzeiro (Brazilia), “O trágico é não se conhecer”, p. 9
Francisco da Cunha Silva Filho (Brazilia), “Wars that have proven to be useless”, p. 10
ORIZONTURI EPICE
Carlos M. Federici (Uruguay), „Accidente de ruta”, p. 12
Daniel Fernández Corchs (Uruguay), “El muro”, p. 15
Arturo Hernández Fuentes (Mexic), “Para este momento ya me ha olvidado”, p. 18
ORIZONTURI POETICE
Raymond Walden (Germania), p. 19
John Tischer (Statele Unite-Mexic), p. 21
Michael White (Statele Unite), p. 21
Donald Riggs (Statele Unite), p. 23
Gregory Vincent St.Thomasino (Statele Unite), p. 24
Paul Mein (Regatul Unit), p. 26
Mike Bannister (Regatul Unit), p. 27
Kees van Meel (Olanda), p. 29
Wild Roberts (Canada), p. 30
Tomislav Marijan Bilosnić, p. 31
Haris Adhikari (Nepal), p. 32
Eduardo Sanguinetti (Argentina), p. 33
Leonard Ciureanu (România-Italia), p. 35
Ana-Maria Oncescu (România), p. 36
Elena Ţăpean (România), p. 38
ORIZONTURI FRANCEZE, p. 39 - 67
Noëlle Arnoult, Marie Cholette (Canada), Frédéric Fort, Gérard Angaud,
Philippe Barbier, Olivier Lechat, Pierre Montfort, Georges de Rivas, Jean Taillabresse
Dana Lang, Pascal Dague, Boulmé Romain, Ernest Koffiga Kavege (Togo – Gabon),
Josette Gallou, Jean-Sylvestre Thépenier, Jacklynn Beckman, Rosa Favella,
Souhila Chidiac, Jean-Claude Sartelet, Cicéron Angledroit
INDEX 2018, p. 68
TRADUCERI
Roxana Doncu, Elena Ţăpean, Laura-Mihaela Stan, Daniel Dragomirescu,
Noëlle Arnoult (Franţa), Raymond Walden (Germania)

vendredi 16 novembre 2018

OU COURS-TU ?


OU COURT-IL ?
(Amoureuses antiquités)

Où git, où court, où se trouve mon bien-aimé ?
A-t-il escaladé l'Echelle de Jacob ?
En mes rêveries, nul visage familier,
Qu'il soit opulent ou miséreux comme Job !

Celui qui aim(e) comme l'enfant, la mère ou Dieu,
Aux ailes palpitant sous de clairs vêtements,
A l'âme intime et secrète, aux yeux furieux,
D'un tracé, d'un geste et d'une pensée...Aimant !

J'ignorerai toujours si tu te nommais Pâtre
Ou Roi de Jérusalem, noble Ange de Sion...
Portais-tu le bronze comme Grec, ou l'albâtre ?
Professais-tu Mélancolie ou Dérision ?

Serais-tu chevelu d'ébène ou dénudé,
Comme un bonze reflétant le soleil levant ?
Serais-tu Angelot, la bouche en cœur, envié ?
Ou bien, hirsute, hippie ou berger chantonnant !

Saisirais-tu luth, clavecin ou bien guitare,
Si tu existais vraiment, de loin ou de près,
Pour m'enchanter de psychédélique cithare,
De ton œil malicieux et transparent, exprès ?...

Tu ne m'as envoyé que de faibles marins,
S'ennuyant au départ du Port, perdant le Nord,
Fuyant les baisers mais embrassant fort leurs mains,
Se camouflant dans l'abîme, craignant le sort...

N'ai pas connu ton visage, seulement l'ombre,
Les sabots du destin résonnant à ma porte,
Une gorge d'airain à la figure sombre,
Juge et partisane, perplexe comme morte..

Fauchant les blés, l'ivraie comme coquelicots,
Expirant au vent comme saisissant la lune,
S'allongeant sous bise, se gaussant avec brio,
Se voilant à découvert, s'exposant en dune !

Es-tu insondable, même au son de la cloche ?
As-tu cédé au chant des sirènes... sombré ?
As-tu emporté tes clefs sous la dure roche ?
Repris la mer, Ulysse de l'Antiquité ?

Clairvoyant d'une vérité aux mille lettres,
T'es-tu évanoui, des dieux, recherchant l'appui ?
Espères-tu l'absolution de nos ancêtres ?
Es-tu né avant ou après moi ?...las !...Enfui.


Noëlle ARNOULT
Dijon, 17 Janvier 2017

samedi 10 novembre 2018

LIBERER NOS PARFUMS AU VENT...



LIBERER NOS PARFUMS AU VENT

Oh, je voudrais ne pas me soustraire, cacher,
Rutiler à tes côtés en t'offrant ma main,
Quelque soit le jour et l'heure, chanter ta gloire,
Volant droits de Pécheresse, huilant tes pieds,
Te semant de fils d'or, t'aspergeant de jasmin,
Buvant en ta coupe, partageant ton ciboire !

Librement parsemant follement ton visage,
Le tatouant de flamboyants baisers rouges roses,
Que tu porterais en trophée à l'Elysée,
Fier d'arborer des joues en rubis pas très sages,
En triomphe, quand on se dit : «Mais oui, Tout j'ose ! »
Que le bonheur n'est qu'en excès, ornementé...

Que mes cheveux volent sur toi en belle toile,
Sans aucun besoin de t'en désenchevêtrer,
Si tu veux dormir en ma toile d'araignée,
Que l'on resplendisse sur tes épaules en voile,
Que tu n'époussètes ces fils d'araigne ambrés,
Que tu te sentes en heureux cocon, très aimé !

Que je te submerge des plus violents parfums,
Sans que tu t'en laves, comme une opprobre, offense,
Mais qu'au contraire, à mille lieues, tu irradies !
...Quand Reine de Saba recouvre tout son sein,
Ne devient, sans mystère, que simple arrogance,
Que ses parfums, au roi Salomon, sont taris...

Noëlle ARNOULT
Bus Dijon-Châtillon-sur-Seine,
10 Novembre 2018, vers 15 h