ASPASIE ET PERICLES
Aspasie, plus belle femme,
Plus jolie, car adorée...
Tant l'image de mon Ame,
A ma droite, est honorée !
Moi, Péricles, en union...
En épousailles officielles,
Me donnant son Parthénon,
Mais des allures sans Ciel !
J'en oubliai hyménée,
Tant mon âme se brûlait
Aux espoirs, désirs cachés,
Aux ennuis, chagrins, méfaits...
Ce coeur s'amenuisait,
Lorsque sonnait Crépuscule,
Lorsque Pénombre luisait,
Me condamnait... Minuscule !!
Ainsi, tu vins, O Ma Reine,
Chargée d'or et de diamants,
Tu vins consoler ma peine,
M'offrant un soleil d'Amant !
Ton cœur aimant m'illumine,
Ton intelligence luit,
Ton Chant me charme, violine,
Ta suave chair me nourrit !
Tu n'es pas aussi polie
Que les galets de la mer...
Ils t'accablent d'avanie,
Tous les nantis aux faux airs..
Et pourtant tu resplendis !
Socrate dit : « Périclès,
Tu es un Roi sans taudis,
Tant on t'aime de hardiesse,
Sièges en noble Panthéon,
Ton hétaïre te caresse...
Oublie la vierge d'union,
Tu as un Bijou tendresse !
Tu possèdes Feu et Flamme,
Séduction comme Douceur,
Attraction en Oriflamme,
Intelligence et Ardeur...
Ne lâche pas ce diamant,
Que tout Athènes t'envie,
Quoique l'opprobre te ment,
Au sujet de ton Aspasie !
Car on la dépeint futile :
Elle dépasse l'homme en don...
Et puis s'affiche gracile,
Quand on entend des dragons !
Nombre envient sa liberté,
Sa bouche rouge, ses yeux peints...
Crainte n'y est enfermée,
Pas plus que des poings d'airain !
On dit de mauvaise vie
Reine qui te prend en couche
De satin sans nulle ortie :
Combien t'envient en air louche !
Accueille-là sous ton toit,
Dédaigne vile rumeur,
Ne l'accule sans émoi,
A la peine et au malheur !
Point d'épigamie pour toi,
Ou aisée polygamie,
Tous se gausseront de toi...
Mais peu te chaut : suis ta
mie ! »
« Tu as bien raison, Socrate,
Je ne suis plus cet austère
Que tu rencontras en hâte,
Car ne suis plus solitaire !
Charmé, je suis amoureux
De cette belle Métèque,
Dont Sophocle et Phidias, eux,
M'envient la magie secrète !
Je ne la cacherai pas,
Car de ce Joyau, suis fier,
Elle ne conduit au trépas
Mais à l'Aube, à la Lumière !
Son discours est olympien,
A moi se donne Aphrodite,
Pourquoi ne pas lier ce lien,
Quand tout ailleurs se délite !
Je baise en riches sandales,
Ses pieds, ses eaux de parfum,
J'aime tout ce qu'elle exhale,
Elle est ma soif et ma faim...
Je change toute tenture,
Pour Aspasie, ses doux yeux,
Prends des étoiles en voilure,
Car, tu sais, elle me fait
dieu !... »
Noëlle ARNOULT
DIJON, 16 mars 2018
Minuit 30.
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