SOLITUDE D'UNE AME
(Ame perclue et reclue)
Tout au fond de ce trou, un serpent
est venu,
J'avais caché là mon âme,
craignant les fous...
Mon âme ne riait pas, elle ne
chantait pas,
Elle attendait une Nouvelle Terre, à
nu,
Recroquevillée, sise en étroit et
froid trou,
N'enviait plus de chemin où diriger
ses pas...
Elle se sentait seule, quelquefois
très hautaine,
Réfléchissant que nul n'aimait son
ciselé,
Ni même sa béance et sa
fragilité...
Si bien qu'elle ne voulait plus se
mettre en scène,
Craignant tous ces vains, iniques
déchiquetés,
Sachant que la Voix criait encore en
été...
Elle ne savait plus nager en
fougueux torrents,
Elle ne supportait plus la cruauté
du jour,
Ses yeux, des brûlures de l'Aube,
aveugles, clos,
Ses bras sans rien autour, sans lui,
brinquebalants,..
Elle ne pouvait, sans souffrir,
évoquer les jours
Où elle avait cru trouver son
reflet, ses os.
Enfin, « Pourquoi m'as-tu
abandonné, Mon Ame ! »
Avait-elle désespéré, en larmes
de sang...
Quand une âme perd son âme, elle
n'a plus de vie !...
Le corbeau voulait s'alimenter de ce
drame,
La sangsue voulait extirper relents
d'amant,
La vipère ta torturait en avanie...
Et je n'étais plus que coquille
assassinée,
Dévastée, abandonnée de ses
joies, lumières,
Avais-je mal choyé mon âme,
transportée ?
Quand sa Passion même, je lui avais
livrée
Sans qu'un humain puisse lui ouvrir
sa clairière,
Pour qu'elle finisse ainsi, morne,
si dépitée !...
Noëlle ARNOULT
Bus Châtillon-sur-Seine/Dijon,
Vers 18 h, 28 Mars 2018.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire