jeudi 28 juin 2018

L'ANTHOLOGIE POETIQUE FRANCAISE

L'ANTHOLOGIE POETIQUE FRANCAISE, coordonnée et préfacée par moi et élaborée et traduite par Daniel Dragomirescu, Fondateur et Rédacteur en Chef pour HLC, va prochainement sortir et inclus différents Poètes très talentueux.. .Ci-dessous, l'un d'eux, Julien Miavril. (voir, en cet article, aussi Gérard Angaud et Georges DE RIVAS)...

https://contemporaryhorizon.blogspot.com/

Ma Préface :

PREFACE POUR L'ANTHOLOGIE FRANCAISE

Pourquoi une Anthologie ? Et surtout Contemporaine ?
Parce que il n'est pas que le passé, ce beau Passé culturel et littéraire qui a besoin de survivre et vivre, en témoignage de notre état et façonnage d'Homme, pensant, ressentant et extrapolant...Etre humain paraphant son humble et si rapide passage sur un globe terrestre, paraissant parfois titanesque - en comparaison de ses jours faibles et comptés - quoique soutenu par un Atlas...

Quand on dit « Anthologie », il est question de la Mémoire vive d'un pays, mais aussi de notre pérennité personnelle. En effet, dans l'individualité comme dans le général éclot la Poésie, Fleur vénéneuse comme salvatrice, Orchidée aux fortes senteurs également odoriférante, tout à la fois, à la manière d'une timide, secrète, parfois souffrante, voire exsangue ou lacérée Violette.

Poésie certes issue d'un passé mystique et grandiose, fulgurant à n'en pas douter, peut-être né en ou de l'Oeuf Primordial, selon une Osmose fulgurante, ou des Idées pré-existantes à l'Homme, en l'optique d'un Platon, ou de L'Eden premier, d'un Age d'Or, de nos Mythes, en tout cas, d'une époque où l'âme ne s'exprimait qu'en ciselé de Trésor, pierreries devenues éparses depuis et qu'il échoit au Poète moderne de ramasser, amasser, comme ses ancêtres artistiques, et de transmettre, en subtile transmutation non des métaux, cependant des mots.

On retrouve ainsi à chaque pas le symbole d'Orphée remontant Eurydice des Enfers, pour la rendre à la vie, comme le Poète ranime notre être profond, la Poésie demeurant toutefois la plus ancienne expression littéraire, bien avant la Prose, bien entendu... Fait qui, à lui seul, ne peut lui ôter ses lettres de noblesse.

On retrouve aussi là la primauté de la déesse Mnémosyne, qui donne le souvenir aux Initiés, puisant à sa source de droite ou, prenant à sa gauche, en source de Léthé, l'Oubli nécessaire, accordant l'effacement et la disparition, aux autres.

Pour Bachelard, dans l'Air et les Songes, tout mouvement, tout air, toute nuée, est Imagination, et la Rêverie demeure reine, puissante pour nous transporter en tout lieu.
Car l'imagination n'est pas la faculté de « former des images » écrit-il, mais de les « déformer ». Une grande liberté pour l'humain. Ainsi est « l'action imaginante ».

Comme le proclame Blake, « l'imagination n'est pas un état, c'est l'existence humaine elle-même ».
L'espace induit une poétique, mais bien avant tout, l'Homme et le Poète.

Et sans conteste, selon Joubert : « Les Poètes doivent être la grande étude du philosophe qui veut comprendre l'homme ».

Ainsi, nos Poètes français et d'expression française ici représentés, possèdent pleinement, à différents degrés, et en empruntant diverses voies et styles (hermétisme, symbolisme, mysticisme et obsession, voire illumination, comme romantisme, ou modernisme ou fantaisie subtils ou aventureux) la légèreté empruntée à cet élément Air imaginatif, comme la profondeur du « vice nécessaire » induite par l'approfondissement et la descente parfois hasardeuse, abrupte et ténébreuse en leurs remous « de Profundis », ces cris et ces stances de gloire qui sont pleinement l'apanage de l'humanité quoiqu'il en soit, exacerbée en langage poétique...

Noëlle ARNOULT 
Juin 2018, pour Anthologie Française élaborée

par Daniel Dragomirescu.

(POUR TOUTE INFORMATION, merci de me contacter par mail :
noellearnoult27@gmail.com)




Traducere de Daniel Dragomirescu


















Exode

Qui aspire à s'unir au monde doit consentir à son chaos
Non moins qu'à profaner l'indivisible corps de la lumière 
Par le recours provisoire à quelques signes crépusculaires,
Arrachés au versant aride de la parole d'un dieu sans voix.
Et il n'est nul chemin alors que l'éclair chargé d'un feu ancien.
Celui d'un monde où parmi les débris tu ne cesses d'errer
Pour ne pas t'être hâté de perpétuer l'aube de nos légendes,
Hâté de sertir d'éclairs l'héritage des générations défuntes,
Hâté de réaliser ton unique ascension à la faveur d'un séisme,
Pour avoir fondu tous les fleuves en un seul, en linceul
Qui traverse le pays des morts pour se jeter dans ton sang.
Prends part au festin que préside le dernier des poètes
Car ta dynastie ne connaîtra de royauté que dans l'exode.


Exod

Cine aspiră să se unească cu lumea trebuie să-şi accepte haosul
Nu mai puţin decât să profaneze indivizibilul corp al luminii 
Prin recursul provizoriu la câteva semne crepusculare,
Smulse de pe versantul arid al cuvântului unui zeu fără glas.
Şi nu există nici un drum decât fulgerul schimbat al unui foc străvechi.
Cel al unei lumi unde printre ruine tu nu încetezi să rătăceşti
Fiindcă nu te-ai grăbit să perpetuezi dimineaţa legendelor noastre,
Grăbit să inserezi cu fulgere moştenirea generaţiilor defuncte,
Grăbit să realizezi unica-ţi ascensiune în favoarea unui seism,
Pentru că ai topit toate fluviile într-unul singur, într-un linţoliu
Care străbate ţara morţilor ca să se arunce în sângele tău.
Ia parte la festinul pe care-l prezidează ultimul dintre poeţi
Căci dinastia ta nu va mai cunoaşte din regalitate decât exodul. 

Profil cultural

Julien Miavril est né à Reims en 1988. C'est à l'entrée dans l'adolescence qu'il entend et répond à l'appel des muses et de la poésie. Il étudie la littérature et la philosophie dans différentes villes, Reims, Lille, Paris puis Strasbourg, et voyage beaucoup tout en participant à divers projets musicaux. Il consacre un mémoire de fin d'étude au rapport de la littérature et de la philosophie dans l’œuvre de Philippe Lacoue-Labarthe ; mémoire qui restera par ailleurs inachevé. Il publie son premier ouvrage poétique, un hommage sulfureux à Antonin Artaud, en 2016 aux éditions du pont de l'Europe sous pseudonyme. Il publie l'année suivante, en auto-édition, un calendrier sur le thème des danses macabres réalisé en collaboration avec l'illustratrice strasbourgeoise Gulliver. Ils poursuivent leur collaboration poético-artistique par la publication aux éditions Guy Trédaniel d'un oracle médiéval et merveilleux qui devrait paraître fin 2018/ 2019. Il travaille par ailleurs à la publication d'un recueil, Les féeries profanes, qui couvre cinq années de travail dédiées à l'expérience poétique , et prépare la sortie d'un roman et d'une bande dessinée, tous deux en cours d'écriture et mêlant poésie et mysticisme. Il exerce en outre le métier de professeur de lettres et d'histoire dans la région de Strasbourg.  

Traducere de Daniel Dragomirescu

lundi 18 juin 2018

TOUR D'IVOIRE


TOUR D'IVOIRE



Qui m'aimera ?...
De ma Tour d'Ivoire,
Je scrute les nuées ombragées,
Ma longue chevelure écartelée, noire,
Devenue sombre, un encensoir,
En de tristes soirs...
Comme de multiples deuils
Consommés sur, de l'amour, le seuil...


Ma chevelure d'offrande et de tendresse
Enchevêtrée de fleurs d'Héliotropes, abondantes,
De Lotus, Jasmins et roses odorantes,
Sera tissée d'ensorceleuses tresses
Où les onguents de l'hyménée
Se glissent, habiles vainqueurs-nés,
Me transfigurant en une puissante Circé,
Considérée comme une déesse, par Homère,
Magicienne, de par ses poisons amers,
Ayant capturé même Ulysse, épousailles pleines de fécondité...


Qui embrassera mon cœur,
Parfois, sous la peau nue, si lourd,
Et soulèvera mon âme d'allégresse
En comblant mon corps de douceurs
Cependant que, de la cérémonie de l'amour,
Je serai la grande prêtresse...
Nous serons, aux jaloux, rendus sourds,
Puisque, l'un de l'autre, serons dans les bras ;
Quand bien même ce n'est point pour toujours...
Celui qui désirera être mon Roi...


L'Amant du Passé a fui
Envolé dans la nuit ;
L'Amoureux du Présent,
Comme le brouillard, inconsistant ;
Celui du Futur, simple Rêve ,
Ne s'apparente qu'à une trêve ;
Il nous permet, ce songe,
De croire à des mensonges,
Évite que l'on capitule,
Souhaite que l'on affabule...



Mon long cou blanc,
Glorifié ainsi que dans « Le Cantique des Cantiques »,
Est prêt à recevoir tes baisers de sang,
Taches rouges, comme pacte romantique...



Devrais-je emprunter
L'Antique Porte d'Ivoire
Pour, aux songes trompeurs, croire,
Etre pleinement révélée,
Ainsi que l'avait fait Enée !...
Sortir ou m'enfermer
En cette Tour d'Ivoire,
Où les âmes isolées font leur histoire …


« Où Vigny, plus secret...
Avant midi, rentrait » ;
Là où le Poète soigne ses blessures,
Là où je peux encore garder fière allure,
Songeant au Cantique, afin que mon sein
« Soit parfumé de précieux vins » ;
Que mon corps, « recouvert de Lys et de Froment,
Présente ses deux seins, semblables à deux faons » ;
A cet abandon sensuel et total,
Où n'existe pas, de la souffrance, le mal...


Au plus haut de la Tour
Me saisit l'Ivresse de « l'air pur des solitudes »,
« L'oubli dans la coupe d'or des Légendes » ;
Ainsi sommes-nous, Nerval et moi, dans nos turpitudes,
Dans le secret de nos offrandes,
Ivres de Poësie et d'Amour....



NOELLE ARNOULT
Vendredi 28 Décembre 2012
3 h