mercredi 7 août 2019

ABSINTHE ET POISON

ABSINTHE ET POISON

« Absinthe » et « Poison », mes deux Parfums préférés,
Portant le nom de substances euthanasiantes,
Délétères voire mortelles, drôle d'Ivresse...
Flottent chacun d'un Charme têtu, suranné...
J'aime pourtant bien mieux les flammes exubérantes
Que, de la Mort glaciale, l'ultime paresse...

D'Appellations « Lacroix » et « Dior », clin d'oeil fieffé,
Me voici – au choix ! - clouée sur la Croix souffrante,
Ou liée à l'Or des Dieux, victime prophétesse...
Tout est si symbolique, en ces fioles parfumées,
Tel un Souvenir d'amour qui, nos songes, hante,
Lit de Tubéreuses plantureuses et de détresses...

Taboues et attirantes, effluves déchaînées,
Noire Orchidée vanillée evanescente :
Me voici à ta merci, fragile pauvresse,
Tandis que mon autre main prend, en suicidée,
Le Flacon de la verve anisée et tentante,
Liguées, orchestrant ma perte, vénales altesses...

Tant de vacarmes et de remous, crimes organisés ;
Le fracas des Ages, Immolées délirantes,
Venin de ses Aspics pour Cléopâtres, Altesse ;
Décoction de Ciguë pour Socrate condamné ;
Laudanum pour Baudelaire, aux catins errantes ;
Pour Madame de Montespan, une simple politesse...

Les substances létales vertes et noires, vapeurs opiacées,
Puissant Narcoleptique des âmes errantes ;
Opium enthéogène, ultime Délicatesse...
« Chambre double » du Syphilitique alité :
Baudelaire usant de drogues alanguissantes...
Visions d'Apothicaires que l'on engraisse !

Femmes au teint pâle, à la Tuberculose associée,
Friandes de pratiques toxiques débilitantes,
De potions nécrosantes, forcenées ogresses...
Arsenic, à petites doses, pour soigner ;
Meurtres littéraires, vieilles dentelles délirantes,
De leur fureur punissant l'amant, folles maîtresses...

Absinthe Fatale, en verte Fée déguisée,
Frelatée ou surdosée en Thuyone démente ;
Alcool qui rend fou, prêts pour la Grand'Messe...
Tous ces Maudits, Verlaine, Rimbaud et Mallarmé,
Au Crépuscule d'une Epoque mourante,
N'ont cesse de lever leur verre à cette Lucrèce...


… Un autre Parfum capiteux et outrancier,
Narcoleptique aux effluves conquérantes,
S'est érigé sur la Rive Gauche en politesse...
Le Fleuve Saint-Laurent, ses berges, a inondé :
Invasion incontrôlable de l'Ambre Amarante,
De l'Opium, inévitable et inaltérable prouesse...















dimanche 4 août 2019

Blog de Noëlle Arnoult - Violettes et Mimosas - Ecrivain et fantaisiste: POEMES DE NOELLE ARNOULT

Blog de Noëlle Arnoult - Violettes et Mimosas - Ecrivain et fantaisiste: POEMES DE NOELLE ARNOULT: Pour toute information concernant Noëlle Arnoult et ses différents livres publiés (Chez Hugues Facorat Editeur, et Bibliotheca Universalis, ...

POEMES DE NOELLE ARNOULT

Pour toute information concernant Noëlle Arnoult et ses différents livres publiés (Chez Hugues Facorat Editeur, et Bibliotheca Universalis, version bilingue en Anthologies), n'hésitez pas à contacter l'auteur par mail : noellearnoult27@gmail.com

(Elle participe donc, aussi, à des Anthologies Poétiques qu'elle coordonne et préface, et vous la retrouverez également avec plaisir, à l'intérieur, en compagnie de nombreux auteurs et poètes de très belle qualité, en publication bilingue et optique universaliste, pour l'amour de l'Art et de la Littérature. Editions Pim, traducteur et diffuseur Daniel Dragomirescu, Ecrivain et Journaliste).

AU PAYS SCULPTE

Un pays ciselé, poétique et orné,
Si beau de sa mélancolie, de sa puissance,
Dont nul ne surpassera l'esprit, si bien né,
Où tous les Michel-Ange des Arts valsent et dansent...

Georges Apostu, Brancusi, Han, Storck, des Rodins,
A tout point d'esplanade rayonne un génie,
Sous tout noble arbrisseau s'alanguit un burin,
Bouleversant toute roche, transperce un cri !

Sous le mystérieux arceau d'une allée, il vit !
IL rit, faune dantesque ou trublion Poète,
Eternisé par la légende d'un ami,
Un soleil Noir, une étoile qui le reflète.

La lumière et pattes crissantes du grillon
Forment un orchestre clamant où joue Enescu,
Charivari tonitruant de ces mignons,
Quand des chattes amoureuses hantent la nuit, avouent...

Ce poète a lutté, ce sculpteur dénoncé
Une oppression terrible, une injustice atroce,
Des arrestations arbitraires, des brimés,
Des Monuments aux Morts, rebelles sans carrosse...

Des joliesses mirifiques, petits Palais,
Athénée, à Targu Jiu, Porte du Baiser,
Cet Amour représenté, plus délicieux Mets,
A la fois Fusion et désespoir en scellés...

Ses genêts, ses méfaits, de chair nue torturée,
Pour laquelle on se damne et met fin à ses jours,
Quand l'union est empêchée, en gnose empêtrée,
De solitude mentale, drame humain toujours.

La pierre geint, resplendit de l'être bafoué,
Honneur, déshonneur se confondent, style antique,
Celui qui ne peut vivre heureux est sublimé,
Tant de Poètes et d'Art en âme si phtisique...*

Noëlle Arnoult,
Bus Lyon-Paris,
Jeudi 25 Juillet 2019, 14 h 30


*(Nota : quand la phtisie, maladie pulmonaire et de langueur, affaiblissement général, symbolisa les Poètes et Artistes Romantiques, emportés aisément en tombe et dont on ne sut jamais si cette dégénérescence pouvant donner un air gracile et mélancolique, fut causé par un esprit fiévreux, ou, au contraire que cette âme effervescente et mélancolique à la fois, produisit une atteinte physique fatale...et si répandue à cette époque où se prônaient et trônaient encore l'Idéal et l'exaltation !)







COEURS DE BOEUF ET PASTEQUES

D'énormes fruits amoncelés tels des montagnes
Luttent et se disputent leurs arômes exquis,
Monts à même le sol ou escaladant Cocagne,
Telle l'envie de délices qui nous saisit.

Un petit Marché romanichel exaltant,
Au pays de Carol 1er, du roi Michel,
Aux couleurs de Bohème où voyagent ces gens,
Ainsi que picore, s'essaime, une hirondelle,

Quand je suis cette oiselette dégustant mûres,
Caressant la poitrine d'un Cerf si boisé,
Voletant au dessus de stands surs de verdure,
Me grisant de mirabelles, ces fruits d'été.

Quand tu décores volontiers des cœurs de Boeuf,
Amusé du nom de pastèques de métèques,
Quand ce Monte-Carlo sert à cheval, un œuf,
Où danse, olivâtre, Zorba, Turc ou bien Grec...

Sans robe de Tzigane, ton Esmeralda,
Eventail tonkinois, Parisienne à tout Est,
Admire ce petit marché comme Art rara,
S'exalte de lui, de toi, comme de tout zeste...

Noëlle Arnoult
24 Juillet 2019.

MON ANGE

Nous larmoyons lorsque n'approche pas notre Ange,
Un Ange de manteau de lumière et d'étoiles,
Bien sûr, il ignore notre amour sans mélange...
Je l'attends, comme une proscrite sous un voile...

Je m'appesantis sur un détail, une aiguille,
Qui ne tourne plus, ne danse pas la java.
Elle me fuit, m'échappe, en-dehors du temps, anguille,
Puis git là, recroquevillée, haussant les bras...

Et, tout à coup, l'horizon change de couleur :
Un grand soleil levant inonde mon regard,
Je te vois poindre, telle une Soeur Anne en Fleur,
Et toi, Chevalier qui, le mal pourfend, Bayard...

Princesse sans terre, Vénus anadyomène,
Soudain exaucée, exaltée, ressuscitée,
Ingérant mille poussières constellées, gemmes,
Je réintègre ce corps, vide, abandonné,

Pour me fondre en toi, en notre osmose bénie.
Mes yeux aux étendues de lac s'avouent rieurs,
Mes mains vibrent en agilité Belle-de-Nuit,
Mon babil mêlé au tien sonne adorateur...

Noëlle ARNOULT
Dijon, 22 h 15,
Le 4 Août 2019.

MENILMONTANT



Ménilmontant,
Le Petit Café d'Yves Montand,
Où Piaf vint souvent,
En ce « bon vieux temps »...

Auparavant, royaume des Glycines,
Et c'est Mozart qu'on assassine,
Lorsque cabanons tombent en ruine,
Que l'Etat prend sa dîme.

Les colorés jardins disparus,
Flotte un goût de déçu,
Hors des vergers perdus,
Quand Eve tend sa pomme en la rue.

Quelle chance eut ton père,
En cette rivière minuscule,
De caresser sa chair,
Y marchant, les pieds à l'air !

Quel plaisir ressentit-il,
Lorsque, d'entre ses cils,
Timide et rendu imbécile,
IL salua Edith, douce idylle !

Laborieux, en cet ancien café,
Résonances d'accordéon enrubanné,
S'alanguissant, fleurs séchées,
Envies de révolution et de piété...

Débâcle de l'Ancien Paris,
En y pensant, on y survit,
Aux charmants p'tits gars d'ici,
Et aux filles d'Antan, jolies...

Rousseau y fut jeté à terre par un dogue,
Cet épisode lui inspira ses monologues,
Promeneur solitaire, les Sources en vogue,
Jean-Jacques en devint philosophe, ethnologue...

Auparavant, la claire eau coulait drue,
Gérard de Nerval y fut enfin détendu,
Près de la Fontaine d'Aréthuse, étendu,
Baptisée en Thermidor aux blés confus...

Ménilmontant se logea en village,
Avant que de rejoindre la ville et ses parages,
Courtisant Belleville, ses mystérieux nuages,
O que cet heureux temps apparaît sage !...

A même le trottoir, musique jouait,
A toute partition, danseurs tournoyaient,
La Cour la plus coquine s'autorisaient,
Derrière les buissons, se bécotaient...

La Môme flamboyait de beauté,
Un Rayonnement de l'été !...
Tous hommes à ses pieds,
Benêts, prisonniers, ensorcelés...

Alors, tous sur les tables, grimpaient,
Tant la Prune, leur folle tête, tournait,
Quand la Brume, d'étonnement, geignait,
Que la Lune, en nuit, s'alanguissait...

Noëlle ARNOULT
Mercredi et Jeudi 17 novembre 2016
Bus et Dijon, 23 h.
En ce jour d'anniversaire de
Mamie Paulette Lhuillier,
partie voici presque quinze ans...