DU TEMPS QUE J’ETAIS BELLE
Du
temps que j’étais belle, en miroir si timide,
L’onde
chantait, en vol de folles hirondelles.
Je
ne savais rien, d’hâtifs papillons torrides,
Embrassant
mon calice, fuyant à tire-d’ailes…
Cette
fleur demeure la même, toujours d’amour,
N’a
besoin que de jolis doigts, à tire-d’ailes,
Encerclant
mon visage de leur âme velours,
Les
lumières de soleil violines d’airelles…
Du
temps que j’étais belle, de l’union céleste,
Je
mangeais les fruits et les déliés, Oraison,
Pour
moi qui n’aime que les Chansons de geste,
L’Amour
en ses violents parfums de pâmoison.
Des
méandres d’Eros violenté d’un blizzard,
Hâve
et blafard, épuisé d’un Ouranos,
Je
devins ton Aphrodite, d’un souffle rare,
Fuyant
tous deux le Maître du Monde, Chronos…
Du
temps que j’étais belle, guirlandes pavot
Ensemençaient
mes charmes souriants luxuriants,
Chevelure
d’héliotrope vouée aux dévots,
Tendres
et ardentes mains revivifiant mon sang…
Noëlle
Arnoult
Samedi
23 Mai 2020,
Dijon,
19 h