DE MES LARMES BRÛLANTES
Avec mes larmes brûlantes, feu intérieur,
Le Monde ne m’aime pas, je n’aime ce Monde.
D’une infante en mon âme couve la Terreur,
Du rejet, de méconnaissance sans faconde.
L’intégrité et le courage de mon être,
L’Amour nommé Dieu, Cupidon sis en mon coeur,
Me fait Folle de Passion, brasier chef d’orchestre,
Disloquée cependant de limites rancœur…
J’aimerais tant que l’on m’aime et à tout jamais,
Comme se promettent de jeunes amoureux,
Gravant sur les arbres têtus, leurs prénoms frais,
Que nul n’a jamais murmurés, honnis d’adieu.
Que je sois la seule Égérie d’un cœur vibrant,
Qui m’aimerait, me chanterait à l’infini,
Seul modèle en sa vie, se chantant mon Amant,
Mouillant de larmes amoureuses, éperdu, mon souris.
La Croix, toujours ! Porter, cette brûlante Croix !
Un pied dans l’au-delà, ne pas savoir qui aime,
Qui aime qui, toujours échouée, rives sans toit,
Attendre l’ambroisie, recevoir l’anathème…
Les médiocres sont choyés, sans aspérités.
L’âme d’Amour divin, comme Dieu, tétanise,
Évoquant trop de profonde passion, marquée
D’un fer rouge répugnant comme les Assises…
Il semble qu’un austère Juge y siège trop,
Frappant d’un marteau l’enclume fermant les portes
Des vibratoires quémandeurs exigeant le Beau,
De sorte que les hésitants les insupportent…
Il y semble qu’existence tient à un fil,
Que le transport des sens entraîne le cerveau,
Sur cette même mauvaise pente imbécile,
Des corps balayés, happés par vent de caveau.
Il y semble bien que le gouffre rutile béant,
Quand Satan mène effrénée et obscure danse,
Quand toute naïve vie finit en torrent
Charriant gangrènes existentielles, rochers en transe…
C’est la Mort ! C’est l’Affreuse arborant son rictus,
Seule la Mère à l’Enfant guérit le lépreux,
Puissante illumination mystique utérus,
Gésine admirable, d’un don sans fin et heureux !
Noëlle Arnoult
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Dijon,
6 Juillet 2021, 20 h