dimanche 24 juillet 2022

LA DAME AUX CAMELIAS 2 - CAMELIAS ROUGES

 LA DAME AUX CAMELIAS 2

CAMELIAS ROUGES
Jeune Lorette, épinglée de camélia rouge,
Je tournoie, me noie dans les yeux de mes amants,
Ah vous ne savez point qu’ivresse si jalouse,
M’étourdit, m’affaiblit, mourir m’éprend…
Mille mondains m’évanouissent de leurs serments,
Oppressée par ma phtisie, joues rubis d’amour,
J’embrasse l’un, je baise l’autre, d’un œil biaisant,
Le plus jeune, beau, caressant autre velours…
Quel silence, Armand, mon cœur gèle en pâmoison !
Te quitter, quand je porte haut ma floraison !
Jamais ! … Au bord d’un abîme, affiche passion,
Sombrée, noire déraison, j’envie le poison !
Baisers roulent sur vos têtes, fleuve infernal,
Je ne peux pécher que par pêche si hasardeuse !
Qui m’en portera ombrage, de bacchanale,
Virevoltante, ne suis que fleur sans faucheuse !
Elle me guette, m’espionne en mes respirations,
Essoufflée, ahanante, qu’importe à Éros,
A genoux, couchée, serai en adoration,
Camélia buissonne, frissonne en Himéros…
Que m’importe Varville, laisse-moi, soupir !
Rien de toi ne s’offre à doux rêves langoureux.
Permets-moi d’aimer, courtisane sans faillir,
S’il existe l’amour, que je ploie d’amoureux !
… D’où surgit ce sombre outrage, tel odieux chantage ?
Ta sœur, se marier, et vous, de moi, se gaussant ?
Pourquoi jetez-vous regard d’infamie, sans âge,
Noblesse d’opprobre, de mépris me couvrant !
Me voulez morte ?...Sans retard, bientôt, m’aurez !
Camélias blancs à dorures tissées, brodées,
Belle encore suis-je, bien que morte et morte-née,
Jetée en ravine, fanée en deuil...Riez !
Noëlle Arnoult
Tous droits réservés,
Pour « La Dame aux Camélias » (Illustration page suivante du livre paru en 1885)
d’Alexandre Dumas.
Dijon, 2 h 30,
Dimanche 24 Juillet 2022

Pour toute commande de mes ouvrages, veuillez me contacter :
noellearnoult27@gmail.com - Merci !


dimanche 10 juillet 2022

MNEMOSYNE, LAMELLES D'OR ET SUCCUBES, CHEVAL D'EXTASE ET CHEVALIERE...

 








MNEMOSYNE, LAMELLES D'OR ET SUCCUBES



Où vont mes soupirs, où s'acheminent mes rêves ?

Je ne les vois pas, je ne les connais jamais,

Capturés par Mnémosyne, me laissant sans trève,

Seule, comme ravie, par Succube et ses rets…



Je geins, cherchant le sommeil qui me fuit sans cesse,

Je ne veux pas de vos Lamelles, même d'Or,

Ni que Source de Lethé me mène à Hadès :

Je préfère vivre sans m'assoupir encore !



Je ne vois pas mon amoureux, ne le sens pas,

Tant mon sommeil s'avère sombre, sans nul songe,

Je ne vis qu'éveillée, survis la nuit sans toi,

Déshabillant noir oracle de ses mensonges.



La lune pâle frapperait-elle de ses cothurnes,

A ma porte, à ma fenêtre aux persiennes closes,

Poséidon, en flots, rirait-il de Neptune,

Que mon âme ne verrait ces merveilles écloses…



Cette nuit-même, un unique rêve revint :

Bordant une enfant grelottant en son divan,

Peut-être moi en sommeil de petit matin,

Evoquant un livre invisible et somnolant…



Noëlle ARNOULT

9/10 Juin 2017, Dijon, 3 h et 9 H.

Tous droits réservés,

Noelle Arnoult et ses éditeurs





ORPHEE ET MNEMOSYNE


ORPHISME MNEMOSYNE la mémoire

PLUS UN POEME :

"MNEMOSYNE, LAMELLES D'OR ET SUCCUBES".


La tradition orphico-pythagoricienne, dès la fin du ve siècle av. J.-C., a laissé des "Lamelles d'or" où se montre l'espérance d'être délivré grâce à l'initiation, la nécessité pour l'âme de subir un examen à l'arrivée dans l'au-delà, la primauté de la déesse Mnémosyne (qui rappelle l'origine céleste de l'âme et donne le souvenir des existences antérieures), le besoin de se libérer de la soif de vivre corporellement, la distinction entre deux sources dans l'au-delà (la source de Mnémosyne, qui donne le souvenir aux initiés, à droite, la source de Léthé, qui donne l'oubli aux non-initiés, à gauche). Les lamelles évoquent le voyage et l'épreuve de l'âme post mortem.


« Tu trouveras à gauche de la demeure d'Hadès [l'Invisible, dieu des morts] une source [Léthé : Oubli],

et près d'elle, se dressant, un cyprès blanc :

de cette source ne t'approche surtout pas.

Tu trouveras une seconde source, l'eau froide qui coule

du lac de Mnémosyne [Mémoire] ; devant elle se tiennent des gardes.

Dis : 'Je suis fils de la Terre et du Ciel étoilé ;

ma race est céleste, et cela vous le savez aussi…'

Et, de ce moment, avec les autres héros, tu seras souveraine »






CHEVAL D’EXTASE ET CHEVALIÈRE...


C’était moi, fière Chevalière tenant ferme

Les rênes de mon Bucéphale ou de Pégase,

Incarnation de nos mémoires d’Outre-Tombe…


Je ne vois point le preux chevalier de noblesse,

Celui dont j’ai tant rêvé, en strates d’extase,

Qui me prenait, m’emmenait, fier, ardent, aimant !


Sise au bord de ce gouffre, d’un regard fébrile,

Je respire violemment, mon cheval me toise,

Il sait que je sais que la première fut Elle…


Ma mère, Ma Chevalière ! Et je la recherche !

Scrutant l’abîme, yeux de mon hôte, narquoise,

Dédaigne un sombre flanc d’un coteau hors d’atteinte.


Ou galope-t-elle, faut-il que je vole étoiles ?

D’un Néant ou d’un Eden, je me veux l’Emphase,

Je veux t’arracher, sur mon cheval, t’emmener…


Car pas seulement Orphée descend aux Enfers,

Et d’un Styx, abolit tout pouvoir, sèche, arase,

Et pas seulement une Dulcinée l’attend !


Le souffle frémissant de ma blanche monture

Parce qu’il faut, O Ma Croisée, que l’on se croise,

Me transporte en Alléluia de bonne grâce,


Je veux entendre avec toi chants archangéliques,

Osmotiques, t’écouter en tes lumineuses phrases,

Me conter le Dire de ce Livre de Vie…


Le Néant ne m’effraie pas, pas plus Plénitude,

J’observe, comme Bucéphale qui s’embrase,

L’Espace insondable, au bord de ce précipice…


Si les Tables de la Loi sont là, apposées,

Me trouverait-on bien comme il faut et courtoise,

Ou bien peu, me baptisant Chevalière errante…


Ce que je veux !...Te ramener de Terre Sainte,

T’exiler d’ambroisie de parfumées framboises,

Que tu goûtes un peu trop, il me semble...D’un amer.


Après nous avoir donné ta gésine, rends-toi,

Entre en reddition, viens retrouver nos ardoises,

Où tu écrivis tant pour nous, d’amour, de foi…


Noëlle ARNOULT

Dimanche 11 Juillet 2021,

5 h, Dijon

Tous droits réservés Noelle Arnoult et ses éditeurs

AMOUREUSES ANTIQUITES - OU COURT-IL ?

 OU COURT-IL ?

(Amoureuses antiquités)
Où git, où court, où se trouve mon bien-aimé ?
A-t-il escaladé l'Echelle de Jacob ?
… En mes rêveries, nul visage familier,
Qu'il soit opulent ou miséreux comme Job !

Celui qui aim(e) comme l'enfant, la mère ou Dieu,
Aux ailes palpitant sous de clairs vêtements,
A l'âme intime et secrète, aux yeux furieux,
D'un tracé, d'un geste et d'une pensée...Aimant !

J'ignorerai toujours si tu te nommais Pâtre
Ou Roi de Jérusalem, noble Ange de Sion...
Portais-tu le bronze comme Grec, ou l'albâtre ?
Professais-tu Mélancolie ou Dérision ?

… Serais-tu chevelu d'ébène ou dénudé,
Comme un bonze reflétant le soleil levant ?
… Serais-tu Angelot, la bouche en cœur, envié ?
Ou bien, hirsute, hippie ou berger chantonnant !

Saisirais-tu luth, clavecin ou bien guitare,
Si tu existais vraiment, de loin ou de près,
Pour m'enchanter de psychédélique cithare,
De ton œil malicieux et transparent, exprès ?...

Tu ne m'as envoyé que de faibles marins,
S'ennuyant au départ du Port, perdant le Nord,
Fuyant les baisers mais embrassant fort leurs mains,
Se camouflant dans l'abîme, craignant le sort...

N'ai pas connu ton visage, seulement l'ombre,
Les sabots du destin résonnant à ma porte,
Une gorge d'airain à la figure sombre,
Juge et partisane, perplexe comme morte...

Fauchant les blés, l'ivraie comme coquelicots,
Expirant au vent comme saisissant la lune,
S'allongeant sous bise, se gaussant avec brio,
Se voilant à découvert, s'exposant en dune !

Es-tu insondable, même au son de la cloche ?
As-tu cédé au chant des sirènes... sombré ?
As-tu emporté tes clefs sous la dure roche ?
Repris la mer, Ulysse de l'Antiquité ?

Clairvoyant d'une vérité aux mille lettres,
T'es-tu évanoui, des dieux, recherchant l'appui ?
Espères-tu l'absolution de nos ancêtres ?
Es-tu né avant ou après moi ?...las !...Enfui.





Noëlle ARNOULT
Dijon, 17 Janvier 2017
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