jeudi 24 août 2023

GRAND FAR WEST A BUCAREST ET FIER DANUBE, POEMES EN VOIE DE PUBLICATION

 







FIER DANUBE


Ah ! Quel beau Danube où l'on danse en mille valses !

Quelle Majesté en ce Fleuve en Bras de Mer

Englobant toutes rives d'un Monde vorace,

S'écoulant d'un Occident à un Orient fier…


Servant de Frontière entre terres très voisines,

Croatie, Hongrie et Bulgarie, Roumanie,

IL fut témoin de vieilles alarmes intestines,

D'anciennes amours et de très récents dépits !


Un tyran y coula même une jolie Île,

Envoyant au fond telle une Cité perdue,

Atlantis ressuscitée pour mourir nubile,

Ada Kaleh, créée par dieux grecs, abattue !


Dynamitée, pulvérisée, par dictateur,

Roumain construisant sa Centrale comme un Dédale,

Voici les monstres modernes en habit de tueur,

Pourchassant le tout dernier souffle qu'on exhale…


Adieu senteurs de rose et doux loukoums turcs,

Adieu joli site touristique, embellie,

En paradis, d'entente cordiale et sans truc,

Voici l'ère de la destruction infinie…


Le Géant charrie son sang, ses peines de cœur,

De beau relief alpin, pannonique ou pontique,

IL s'éternise, riche ou pauvre et sans rancoeur,

Nonobstant invasions, s'entête Romantique…


Le Danube danse de partitions, de châteaux,

Donaueschingen et ses Princes Fürstenberg,

Tous protecteurs des Arts en très nobles flûtiaux,

S'enorgueillissent en Haydn, Mozart, sans iceberg.


Les Cathédrales et les théâtres, le fleuve,

Ce Géant tout entier, se dompte et s'alanguit,

En Valses de Vienne, pour qu'enfin tous s'émeuvent,

Subterfuges mystérieux, où dort la Magie…


Les crues de ce Tiberinus sont redoutables,

Par caprice, il suffoque et déborde en démiurge,

IL s'offre à tous : buvez-moi, moi je suis votre table,

Ou je vous sacrifie à gargantuesque purge !


Parfois il se fait doux comme un agneau nouveau,

Et caresse les berges en folie de l'amour,

Reflète fleurs de lilas en gai pastoureau,

Et, de toute ire, devient ennemi, sourd…


Rhéa Silvia aime ce Tibre majestueux,

Vestale accouchée en ses eaux bleutées profondes,

Seule la Volga concurrence son sinueux,

Une lutte sans relâche en plus belle Onde…


Tous droits réservés


Noëlle ARNOULT

Dijon, 10 Avril 2018

Minuit 30.





GRAND FAR WEST A BUCAREST, (Ronde poétique, Recueil) :

Ballade autour du Monde, en chanson à tout jamais gravée…telle Chanson de geste.


Parce que résonnaient saloons du grand Far West,

Que de bicoques en palais s’orne Bucarest,

Seule, je chemine et hume, effluves posthumes,

Ces Tziganes assis au sol sans autres costumes…


Bars vides, estampillés tels naufragés sans rêve,

J’observe, lèvres closes, du temps, cette trêve,

Colonnades antiques, heureux habitants trinquant,

Tout ce clinquant pour quelque perdu revenant !


« Il est l’heure de s’enivrer » me dit vieux bar,

Si bien nommé « Rétro Pub » en un avatar

Quand Roumanie fleurait bon ton « Petit Paris »,

De balcons crénelés, baisers poudre de riz !


« De vin, de Poésie, de Vertu » ?… Sans vergogne ?

De vignobles coulant à flots loin de Bourgogne ?

Poésie, tel un Eminescu, «Hypérion »

Vertu ?… Qui osera l’entacher de passion ?…


J’imagine pourtant, Reine imagination !

Leurs gargarismes amoureux, Folie à raison !

Et je vois comme toujours, briller ailes d’Anges,

Je vois des cœurs purs à peine sortis des langes !


J’imagine même Princes et châteaux de Danube

Dédaigne Bavière, Transylvanie, succube !

Non plus manants mais rois, cet Étienne le Grand !

Vivifiant, combattif, hardi et très puissant…


Mais sans doute, sous sycomores, aussi des pleurs,

Gémissements shakespeariens, cris, affreux malheurs,

Afflictions de romantique siècle assommé,

Terrassé de nos jours en trottoir atterré.


En ces vieux manoirs délabrés, syphilitiques,

Dont volets et rideaux dansent aux vents hystériques,

D’où la lèpre arrache peau d’âpre décorum,

Que ne caresse plus fébrilité de l’homme…


Pourtant soirs de pleine lune résonne fière,

Illuminant Strada Bradesti de lumière,

Toute une glorieuse vie jaillissant ici,

En éternité fantasmagorique aussi…


Seule, je chemine et hume, effluves posthumes,

Ces Tziganes assis au sol sans autres costumes…

Mon âme tant absorbée, profondes pensées,

Rayonnement d’après-midi, gerbes pressées…



ARNOULT Noëlle, Dijon, 24 Août 2023,

Tous droits réservés sur Poème et Photos de l’auteur à Bucarest

2 commentaires:

  1. Très beaux poèmes
    Le Danube m'a toujours fait penser à un gros mystère, seul, majestueux solitaire et infini 😊😊👏👏👍 bravo Noëlle

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    1. Merci mille fois à vous ! Si mes livres vous interessent, vous pouvez me joindre sur : noellearnoult27@gmail.com

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