FARFADET
Je
suis un Farfadet,
Ne
soyez point circonspects,
Je
suis un Trublion
En
proie à mes émotions.
Je
préfère sourire
Que
de médire ;
Je
ne peux me prendre au sérieux
Et
discourir d'un ton sentencieux.
Mon
talent reste tapi,
Au
fond de moi, bien à l'abri...
Comme
tous les timides,
J'ai
l'air insipide
Même
si la Flamme m'habite
Et
me torture en Réussite,
En
brillante lumière
Et
étranges combats d'hier...
Si
l'on m'interroge de vains questionnements,
Et,
de scénario organisé asphyxiant,
J'aligne
avec angoisse trois ou quatre mots,
Mon
vocabulaire prenant un air bien sôt !
Mon
âme n'aime à jaillir
Que
dans la plume en délire...
Cette
âme, cultivée en enfance,
Se
complait à entrer en silence
En
son jardin merveilleux et secret,
Tour
à tour doux, fiévreux, grandiloquent,
Qui,
lui, refuse de demeurer muet !
Fou,
parfumé d'un encens entêtant,
Aux
yeux rageurs hautains et ridicules,
Paraît
empêtré en toile de tulle...
Peuplé
d'Elfes, chevaliers et dieux titanesques,
En
une abondante frondaison pittoresque,
Là
où je me regénère subtilement,
Glorieusement,
davantage, amoureusement,
Epanouie
de charmes, offerte, aventureuse,
La
Violette enfin Orchidée ensorceleuse,
Panacée
enflammée et aimée violemment,
Muée
et Nue en son généreux rayonnement,
Baignée
des flots de la toujours complice Lune,
Vêtue
de feuillages bohèmes de fortune,
Sans
parler, sauf à la Fougère, au Rossignol,
Enchantant
avec moi l'Embellie en corolle...
N. ARNOULT, , Bus Dijon. 8 mai
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