mardi 10 mai 2016

FARFADET

FARFADET

Je suis un Farfadet,
Ne soyez point circonspects,
Je suis un Trublion
En proie à mes émotions.

Je préfère sourire
Que de médire ;
Je ne peux me prendre au sérieux
Et discourir d'un ton sentencieux.
Mon talent reste tapi,
Au fond de moi, bien à l'abri...
Comme tous les timides,
J'ai l'air insipide
Même si la Flamme m'habite
Et me torture en Réussite,
En brillante lumière
Et étranges combats d'hier...

Si l'on m'interroge de vains questionnements,
Et, de scénario organisé asphyxiant,
J'aligne avec angoisse trois ou quatre mots,
Mon vocabulaire prenant un air bien sôt !

Mon âme n'aime à jaillir
Que dans la plume en délire...

Cette âme, cultivée en enfance,
Se complait à entrer en silence
En son jardin merveilleux et secret,
Tour à tour doux, fiévreux, grandiloquent,
Qui, lui, refuse de demeurer muet !
Fou, parfumé d'un encens entêtant,
Aux yeux rageurs hautains et ridicules,
Paraît empêtré en toile de tulle...

Peuplé d'Elfes, chevaliers et dieux titanesques,
En une abondante frondaison pittoresque,
Là où je me regénère subtilement,
Glorieusement, davantage, amoureusement,
Epanouie de charmes, offerte, aventureuse,
La Violette enfin Orchidée ensorceleuse,
Panacée enflammée et aimée violemment,
Muée et Nue en son généreux rayonnement,
Baignée des flots de la toujours complice Lune,
Vêtue de feuillages bohèmes de fortune,
Sans parler, sauf à la Fougère, au Rossignol,
Enchantant avec moi l'Embellie en corolle... 

 N. ARNOULT, , Bus Dijon. 8 mai 16


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