mercredi 24 avril 2019

DRAME AMOUREUX FRANCO-ROUMAIN

Une histoire dramatique mais vraie !
Constantin Poroineanu, l'un des plus riches propriétaires de toute l'histoire de la Roumanie, eut une aventure dans sa jeunesse, à Paris. Bien qu'il soit marié et père d'un garçon, Sergiu, il tomba amoureux d'une étudiante parisienne avec laquelle il conçut une fille.
Des années plus tard, son fils arrive dans la capitale française et tombe amoureux, sans le savoir, de sa propre sœur . Il l' emmène dans son pays après qu'elle ait accepté sa demande en mariage. Puis, les deux amoureux meurent en terrible drame (révélation de la consanguinité par une gouvernante ayant élevé le jeune marié) alors le père du garçon et de la fille conçue en France, Mirabelle, Constantin Poroineanu, se suicide, meurt à son tour, le 15 septembre 1908 à Caracal. Ils se trouvent tous inhumés au cimetière de Bellu, en Roumanie, dans l'un des lieux les plus visités de la ville.
DRAMES AMOUREUX FRANCO-ROUMAIN
En ce temps-là, tous les beaux étudiants roumains
Prenaient gite, couvert, en Hôtel Camélia,
En gilets rouges à la Hernani pour certains,
Boyards valaques ornant le Baccalauréat.
Pour beaucoup, sciences juridiques, grec, latin,
Pierre Poenaru, inventeur du stylo,
Métiers et études, seuls passe-temps romains,
Rencontrant Quinet, Démètre Bratiano...
Ce séjour à Paris renforçait âmes fières
Les confortait en identité nationale,
Magnifiait leur esprit héroïque en yeux clairs,
Au prix du sang, sauver leur Patrie idéale.
IL fallait vaincre ces ennemis si puissants
Prenant la Roumanie en otage, despotes
Décimant, faisant prisonnier, avilissant,
Ainsi parlait Quinet aux cent compatriotes...
L'un de ceux-ci, Constantin Poroineanu,
Loin de songer uniquement aux Lettres, aux Lois,
De jeune, jolie Parisienne, amoureux fou,
Connut tous cafés, hôtels, bancs et touffus bois …
Le Sacré-Coeur les enchantait en sa blancheur,
Jouant en escaliers du Square Louise-Michel
Admirant la Place du Tertre, ses relieurs,
Le Moulin de la Galette tournant ses ailes...
La terrible séparation se produisit
Sous les ires paternelles aux poches trop pleines,
Condamnant une jeune Cosette à l'ennui,
Au drame, à la colère, à la peine, à la haine.
Exilé de Paris, fuyant comme un proscrit,
Le jeune Roumain perdit foi, vie, sang, exsangue,
Rentré au pays, remontrances, affreux oubli,
Ne sachant plus à quel Saint se vouer, quelle langue...
Le temps passa, Constantin conçut un garçon,
Son Pain béni, son Laurier sa douceur de vivre.
Sergiu, devenu grand s'embarqua en wagon,
« A nous deux », Capitale française, si ivre !!
Orgueilleux à marcher sur les pas de son père,
Etudiant en Droit pour reprendre les affaires,
N'écoutant pas les affolements de sa mère,
Lui aussi amoureux en affaires ordinaires...
Si joli prénom de Mirabelle en Alouette,
Demeurant à deux pas, vraiment toute une aubaine,
Gracieuse, gaie, aimante, à vouloir une Fête,
La présenter à ses parents, une vraie Reine...
Rentrés chez eux, mariés, réjouis, un air sévère
D'une gouvernante ayant élevé Sergiu,
Lui disant brutalement : « tu es un pervers ! »
A l'appui de photos, de vieux documents roux...
D'une révélation brutale : « Sans ta femme !
Laisse-là, abandonne ce fardeau ignoble …
Car en tes bras, tu tiens ta sœur, chair de ton âme !!!
D'un parfum fétide que tu pensais si noble ! »
Sergiu, devenu fou, saisit son arme à feu,
Visant son épouse en plein cœur, puis à son tour,
En son poitrail dévasté, défit mille nœuds,
Ceux qui le tenaient à la vie, à son amour !
Le soir venu, Constantin, rentré en alarmes,
Saisit la servante aux cheveux, la malmenant :
« Folle es-tu d'avoir tué ceux que l'amour désarme !
Enfants tous deux en Fleur de mon propre sang !!
Je fus innocent en ce crime, toi tu signes
Un arrêté de leur bonheur, oh je me meurs ! »
Et Constantin, perclus de ce malheur indigne,
Donna toute sa fortune aux pauvres, rôdeurs...
Puis, tout hagard, hors de lui, se défenestra,
On le retrouva la main serrée sur son cou,
D'un cri étranglé, de gorge sans plus de voix,
Visage terni, yeux révulsés en courroux.
Tous endormis en Cimetière à Bucarest,
D'une tombe d'un drame en affliction profonde,
En terre de Baron Barbu Bellu, Aile Est,
Une famille dévorée d'amour qu'on sonde...
Où badauds passent comme on trépasse, en murmures,
Certains secouant leur chapeau, main en cheveux,
Un genou parfois s'incline en cette aventure,
On surprend regards furtifs, quelquefois envieux...
Noëlle Arnoult,
Mardi 23 Avril 2019,
20 h, Dijon

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