LA PLEUREUSE
Je suis la Pleureuse
professionnelle, à vif,
A l'heure où nos émotions doivent
être cachées,
Comme une tare due à notre cœur
profond,
A morsure de la vie, plaisir,
incisifs,
Tout ce qui prouve que l'on vit, à
palpiter,
Quand d'autres ne font qu'effleurer
ce puits sans fond.
Comme dit l'Ecclésiaste biblique en
sagesse,
On vit on meurt, on rit on pleure,
tout en Partage,
D'un héritage humain de rocailles
et de fleurs,
De lumières et de ténèbres d'où
point la liesse,
D'où affleure la peine, d'un manque
un présage,
Quand sans cesse en Joie veut se
trouver notre cœur...
En Idéal, en Dieu, en Folie de
Vénus,
De Lune, Soleil, Jupiter
conciliabule,
De porter en nos doigts cette ouate
papillon,
Si fragile, attachée à nos ailes
d'astuce,
Qui nous fondent en tout, même en
chouette qui hulule,
Pardon, si douce onction en notre
rémission.
Pourquoi arborer de si
imperturbables masques ?
Quand l'abîme est là, on le
côtoie, quand plaisir
Vient, on l'exalte, l'honore,
l'affiche et choie.
Que les Pleureuses avaient raison
même fantasques,
Insupportables, entraîneuses à
rebours sans rire,
D'exprimer de manière publique tout
émoi.
Tant nous sommes vivants, et non si
dure roche,
D'une âme exacerbée, entre morts
et vivants,
Entre ciel et terre, Paradis et
Enfer,
Vérité de notre être, à valeur
sans reproche,
Expression de nos remous en vagues,
montant,
Récompensés et malmenés sans
cimetière.
Car la vie se trouve ici et frémit,
si pure,
Si vraie, révélatrice en notre
intérieur monde,
Un univers aspirant tout Autrui,
mystique,
Insondable et cependant très beau,
sans luxure,
Où des Anges si fragiles forment
une ronde,
Cependant, quand fous de bonheur,
joie hystérique !
Noëlle ARNOULT
7 Avril 2019
19 h
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire