jeudi 14 décembre 2023

 PARVIS D’ÉGLISE

Lorsque je tendis une main à vos amours,
Emplie mystérieusement de chaleur du Christ,
Vous reculâtes, hésitants, tremblotants, sans mourre...
Or, me sembla-t-il rencontrer yeux d’antichrist !
L’heure rayonnait d’ineffable lumière aube,
Tout comme robes d’autel d’encensoir ostie,
Violettes carmines, noblesse d’émeraude,
Vous offrant cette ardeur, je vis l’apostasie !
Reniement du Ciel et de l’être, d’une sœur
De ma main offerte en don, de magnificence,
Vous, Ponce Pilate ignorant du grain se meurt,
Mus par peur de peste, choléra, sans ardence…
Mon regard si brûlant ! Ma fougue si exquise !
Ma flamme de ferveur ! Cœur écarlate en joie !
Quelle frayeur, vos regards que l’on martyrise !
Missionnaires ne dorment pourtant pas en soie !
L’offrande de grâce du Partage en Église
Constitue vraiment point d’orgue de belle Paix,
Accordée d’un Berger à agneau qui s’enlise,
Pour que l’Homme sur terre ne vive méfait…
D’ailleurs, tout à l’heure, en parvis, un gai mendiant,
Se jeta sur moi, baisa, lueur en regard,
Lui rendant la pareille, l’embrassai, dédiant
Mes fleurs, pauvres pièces d’or, à froid doigt hagard…
Vincent de Paul fit mieux en jetant son manteau,
Mais fidèles d’Autel, ne pouvez-vous, confiants,
Caresser les mains, vers vous, tendues en drapeau,
Du Christ-Roi, des Jean sans Peur, amants ou manants ?
La religion de l’effroi fut bannie de fait,
Lors que fut vaincue, mise au piloris la Mort,
L’ignoble peur n’a pas droit de cité, en fête,
Enlacez-vous tous d’exaltation, sans remords !
Noëlle Arnoult
Tous droits réservés
Dijon, Église Saint-Bénigne
Dimanche 10 Décembre 2023

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