jeudi 3 avril 2014

Voici un PETIT POEME évoquant la DERNIERE GUERRE,  PANACHE des CHANSONS de cette époque, l'Amour au coeur de La Dernière Danse...
Noelle Arnoult



DERNIERE DANSE...

Je pleure dans tes bras,
Entamant cette ultime danse,
Envahie par une sorte de transe,
Tant, à présent, mon cœur s'avère las...

L'Ennemi veut m'arracher à tes doux bras,
Te jeter hors du tendre Foyer,
Sous les tonnerres des bombardiers
Et les cris des sombres rats !

« Dédé de Montmartre », clament tes bras,
Serine que « La valse on la fait à deux »,
Et « Les yeux dans les yeux » !
… Mais il est trop tard et tu t'enfuis là-bàs...

… Prends-moi dans tes forts bras,
« Nous avons dansé sur les roses »,
Cueilli l'amour, c'est si peu de choses,
«Sur les roses de ce temps-là »...

Joséphine Baker, de ses « deux Amours »,
« Au lointain aperçoit »
« Un Paquebot qui s'en va » ;
Et, pour moi, le compte à rebours...

Valse « La Java Bleue », au rythme de nos amours,
Mon cœur tressaute comme un écureuil fou,
Ton cou sent bon, chaud et doux,
« Quand nos corps se confondent » pour toujours...

Etourdie, suis-je, et submergée par l'amour,
Mon Homme, « J'lai tellement dans la peau »,
« J'en deviens marteau »,
Chante Mistinguett et ses beaux atours....

Je défaille, évoquant les prémices de l'amour,
« Sur cette Terre, ma seule Joie »
« Mon seul Amour », c'est Toi,
Sentant se creuser l'Ecume des Jours...

Quand nous nous promenions « Au bord de l'Eau »,
Cueillant « Le Temps des Cerises », nouveaux Amants,
Tout en buvant « Le Petit Vin Blanc »,
Clin d'oeil à Renoir se passant de mots...

En désert se transforme cette belle Eau,
Adieu Bords de Marne, en résonne encore la Bataille...
Tout est devenu laid, sous la main aveugle, de Braille,
En réminiscences, tristes et sordides échos...

Le « Plaisir d'Amour », d'Yvonne Printemps
« Ne dure qu'un Moment », sous la Mitraille,
« Chagrin d'amour » nous saisit aux entrailles,
En sonne le Glas, c'est imminent …

Sur mes plateformes compensées, j'aimais à t 'embrasser,
La dentelle folle de mon corsage tressaillait ;
Cependant, s'est engouffré l'Hiver, Hitler et ses filets,
Pétain et les collabos, la France occupée...

Tu étreins ma taille fine, à la Balanciaga ;
Réchappé de la Bataille des Alpes, en Quarante,
Les Vosges et la Montagne conquérantes,
M'apparaissent monstrueuses, au Vent Ingrat...

… J'ai envie d'ôter tous nos « Frous-Frous »,
Mes « Petits Tétons », à la Valentine, deviennent éteints,
Demeure mon ventre, définitivement d'Airain :
La Camarde nous fera payer cher nos jours fous...

… Non ! Je refuse que l'on me prévienne
Par un télégramme ou un Officier de l'Armée,
Que la Mort t'a pris, t'a aimé ;
Tu m'appartiens et PAS A ELLE, la Chienne !

Dis-moi que nous fredonnerons encore « La Romance de Paris »,
Si bien que tu sentiras « Le sable chaud » du « Légionnaire » ;
J'imaginerai l'Exotisme et le Grand, Sublime désert,
En te serrant dans mes amoureux bras, Petit Chéri....

« Chéri, sous mon étreinte, je veux te serrer plus fort »,
Afin que tu ne disparaisses pas dans les sables mouvants
Des assourdissants bruits de combats cruels et ignorants,
Et, toujours, « Mieux garder la chaleur de ton corps »...

NOELLE ARNOULT
Dimanche 19 Janvier 2014
Minuit – 1 h, 
Châtillon sur Seine 21 400 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire