mardi 3 juin 2014

QU'IL EST DIFFICILE D'ETRE UNE FEMME

Au début, l'Avenir semble lointain,
A la fois rose, empli de promesses, et inquiétant :
Serons-nous Mère un jour, sera-ce notre destin ?
Il est si difficile d'avancer, tout et rien de tentant...

Expériences et ancestraux conseils, regards de maman..
Soif d'amour surtout : qui m'aimera et capable, sera, de partager
Ma couche, ma vie, mes pensers et mes bras aimants,
Mon imagination, mes rêves, mes espoirs et, encore, envie de m'aimer ?!

Aucune exigence ne m'habite, j'aime Qui m'aime et m'aimera !
… Malheureusement, la fleur flétrie, sur elle, se replie,
Pousse un soupir et se désespère d'un air las,
Semble expirer, cependant, ouvrant ses étamines sur son pistil, revit et se multiplie...

… Des multitudes d'enfants à ma vue,
Pleurant ou souriant d'embellie,
Qu'importe, ivresse de jeune femme oubliant d'être déçue,
Riant à l'Infini, ordonnant la Vie...

Je savoure et câline la chair de ma chair,
Peu me chaut que Lui soit là ou pas,
J'ai la mine réjouie et le regard fier ;
Pourquoi demander à l'homme ce qu'il ne comprend pas...

… Lorsque viennent d'autres amours,
L'Horloge Biologique entame son œuvre de tristesse ;
Faudrait-il offrir ce même cadeau de vie ou le refuser jalousement toujours
Selon que l'on aime ou déteste, hagarde à cause de la future vieillesse...

Et que l'on veuille cet enfant ou le rejette,
Tout ceci appartient à la mère, en choquerais-je certains !
Nos entrailles sautent de joie ou végètent,
Voire expulsent ce potentiel de vie avec dédain !

Malgré tout, notre tentation d'enfanter nous tourmente jusqu'à la déraison
Combien terrible s'avère le jour où la peau se dessèche et craquelle
Où le médecin implacable nous assène un « trop tard » sans passion,
Comme si notre existence n'intéressait plus rien ni personne, sombre maquerelle...

Alors, qu'au début, l'avenir semble, à construire, éternel,
Il faut apprendre à vivre avec la renonciation,
Pleurer d'amères larmes de dépit et de piquant sel...
Sommes-nous aussi désirables et précieuses aux yeux de nos compagnons ?

Nos enfants changent aussi, grandissent et prennent de l'autonomie ;
Jeter un regard neuf sur eux nous révolutionne ;
Nous comprenons ne pas avoir enfanté pour nous mais pour eux, en tendre amie ;
La Roue tourne, nous chavire comme le grondement du tonnerre qui tonne...

NOELLE ARNOULT
Lundi 2 Juin 2014
21 400 Châtillon Sur Seine

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