Quelle magnifique version que celle de Jean Cocteau, avec Jean Marais et Josette Day
SI J'AVAIS ETE LA BELLE
Si j'avais été la Belle,
Je t'aurais aimé toi aussi, la Bête,
Mi-homme, Mi-animal, que la Fée ensorcelle,
Jouet de la Reine du Temps, Esthète
Qui ne trouve du Bonheur que dans l'Ile heureuse,
- Pourtant, avec toi, en punition, si hargneuse...
Je t'aurais aimé toi aussi, la Bête,
Mi-homme, Mi-animal, que la Fée ensorcelle,
Jouet de la Reine du Temps, Esthète
Qui ne trouve du Bonheur que dans l'Ile heureuse,
- Pourtant, avec toi, en punition, si hargneuse...
Toi, la Bête, ou tes parents,
Avez eu le malheur de déplaire ou trahir :
Te voici Lion ou Sanglier, Monstre repoussant ;
Peu importe, tu souffres le martyre...
Toutes les fées liguées contre la Race d'Adam,
En ton Château Magique un cruel enfermement !
Avez eu le malheur de déplaire ou trahir :
Te voici Lion ou Sanglier, Monstre repoussant ;
Peu importe, tu souffres le martyre...
Toutes les fées liguées contre la Race d'Adam,
En ton Château Magique un cruel enfermement !
… Cependant, voici que, par Sortilège, tu attires Belle,
Innocente jeune fille, grands yeux et chevelure d'Or ;
L'Amour et la Rédemption offerts par celle
Que tu tuas sans doute par d'anciens méfaits retors,
Toi ou tes parents ayant occis la lumineuse Biche,
Ou le Cerf Blanc, venu de l'Au-Delà pour se venger des assassins nobles et riches...
Innocente jeune fille, grands yeux et chevelure d'Or ;
L'Amour et la Rédemption offerts par celle
Que tu tuas sans doute par d'anciens méfaits retors,
Toi ou tes parents ayant occis la lumineuse Biche,
Ou le Cerf Blanc, venu de l'Au-Delà pour se venger des assassins nobles et riches...
Mi-homme, Mi-animal, Monstre velu, imprécis,
Cerf, Porc Sauvage ou Félin hirsute, couvert de rugueuses écailles,
Aux hurlements affreux, selon Madame de Villeneuve, et les premiers récits,
Ta vie dévastée en Champ de Bataille...
Tu ne dois qu'à la Belle ta mue,
Parce qu'elle revint vers toi, émue !
Cerf, Porc Sauvage ou Félin hirsute, couvert de rugueuses écailles,
Aux hurlements affreux, selon Madame de Villeneuve, et les premiers récits,
Ta vie dévastée en Champ de Bataille...
Tu ne dois qu'à la Belle ta mue,
Parce qu'elle revint vers toi, émue !
Se sacrifiant à la place de son père,
Duquel tu avais reclamé »Une vie pour une Rose »,
D'abord effarée par les cris de ton âme et de ta chair
Elle succombe à ton cœur saignant, ta lumière morose,
Et, cependant, à ton amour si fort :
« Je vous aime plus que ma vie, encor ! »
Duquel tu avais reclamé »Une vie pour une Rose »,
D'abord effarée par les cris de ton âme et de ta chair
Elle succombe à ton cœur saignant, ta lumière morose,
Et, cependant, à ton amour si fort :
« Je vous aime plus que ma vie, encor ! »
Le Malheur de l'animal, et la part la plus belle de l'homme :
Un cœur sincère et épris,
La solitude de la bête de somme ;
…
Voici, tout ce qui, à tes yeux, trouve un rare prix...
Les vivants et inquiétants candélabres t'éclairent, en nuptiale Princesse,
Lorsque, vers ton Destin, tu avances, avec grâce et hardiesse...
Un cœur sincère et épris,
La solitude de la bête de somme ;
…
Voici, tout ce qui, à tes yeux, trouve un rare prix...
Les vivants et inquiétants candélabres t'éclairent, en nuptiale Princesse,
Lorsque, vers ton Destin, tu avances, avec grâce et hardiesse...
Te voici Digne, et parée en ta robe d'Ivresse,
Ton diadème rutilant des rubis de l'amour,
Ta bouche offerte, charnue et emplie de liesse,
Heureuse de la Cour que lui adresse l'Homme, Prince de retour,
Les Créatures de la Forêt ressuscitées, à tes pieds,
Tapis de rutilantes Roses, au parfum de Genêt, déployé...
Ton diadème rutilant des rubis de l'amour,
Ta bouche offerte, charnue et emplie de liesse,
Heureuse de la Cour que lui adresse l'Homme, Prince de retour,
Les Créatures de la Forêt ressuscitées, à tes pieds,
Tapis de rutilantes Roses, au parfum de Genêt, déployé...
NOELLE ARNOULT
Lundi 3 Novembre 2014
Châtillon sur Seine, Minuit
Lundi 3 Novembre 2014
Châtillon sur Seine, Minuit
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