lundi 11 janvier 2016

POEME "CETTE EXTASE"



    CETTE EXTASE
    Oh... Ne pourrai-je donc plus jamais connaître
    L'extase de ce premier et ardent baiser,
    Que l'on offre et consume en rougeoyant brasier,
    En ce temps où fol amour n'a ni dieu ni maître !
    En ce temps, surtout, où nos frissons amoureux
    Tressaillent toujours en nos âmes éperdues
    D'où les souvenirs n'ont pas encore disparu,
    Temps où l'on croit encore pouvoir être heureux !...
    Nos cœurs à l'abandon d'un songe surprenant,
    Comme descendus en abysses ou élevés,
    Se vêtant de célestes brumes et de nuées,
    Choyés en fameux « Rêve étrange et pénétrant »...
    Proies consenties du destin et du fier oracle ;
    Où es-tu, Roméo, à jamais oublié ?
    Où es-tu, le seul, l'unique Amant désiré ?
    A jamais enfuie la claire aube du miracle !...
    Oh, ce baiser, comme il hante, telle la Mort !
    Oh ! J'aimerais goûter ce fruit empoisonné,
    De trop de goût, et d'arômes exagérés,
    Jetant au vent chaînes convenues et remords !...
    En ressentir la puissante faim, en mon âme !
    En une morsure sauvage et effrontée,
    N'ayant d'égale qu'une vraie naïveté,
    En toile de fond, l'Innocence qui se pâme !
    En jouer tout un drame, novice première ;
    Trépasser sur scène, noble sort enviable !...
    Le Poète ne dit rien, la vie détestable
    L'occit d'un coup d'épée, de ciguë trop amère...
    Noëlle ARNOULT
    Dijon, le 11 Janvier 2016,
    23 h.

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