BIENTOT !
Malheureux êtes-vous, ne sachant
que vie fuit...
Près du précipice, votre feuille
tremblote,
Pudibonde, bientôt précipitée,
d'Ennui,
Assassinée par morne inconscience,
sanglote.
Lassitude, là-haut, des arbitraires
Parques,
Trouvant cette poussière d'homme
ridicule,
- De quoi en hérisser le biographe
Plutarque -
Son rictus et sa fétide haleine,
pustules...
Bientôt le vide insatiable vous
tend les bras...
Ah ! Qu'il s'impatiente de
votre chair charnue,
Si goûteuse, encore en votre bel
âge en croix,
Avant l'ère chenue décharnant vos
vertus...
Vous observez le gouffre, l'aimez,
le choyez,
Bien qu'ignoble, agité de noires
tentacules...
Armée de dents, la Mort vous veut,
abandonnés,
Vous lui offrez vos entrailles, sans
vestibule.
L'existence vous appelle, de ses
étoiles,
Elle vous évoque les Anges, ce qui
scintille,
Vous dessinez de charbonneux fusains
sans voile
D'où émane un désir de trépas,
ses broutilles...
Ainsi, sur le Styx, dérive votre
radeau,
Vivant bien qu'occis, votre psyché
dépérit,
N'ayant même pas pagayé pour fuir
les flots,
Les yeux comme le cœur clos,
oubliez la vie...
Noëlle ARNOULT
Dijon, 14 h 20
18 décembre 2017.