lundi 18 décembre 2017

BIENTOT

BIENTOT !

Malheureux êtes-vous, ne sachant que vie fuit...
Près du précipice, votre feuille tremblote,
Pudibonde, bientôt précipitée, d'Ennui,
Assassinée par morne inconscience, sanglote.

Lassitude, là-haut, des arbitraires Parques,
Trouvant cette poussière d'homme ridicule,
- De quoi en hérisser le biographe Plutarque -
Son rictus et sa fétide haleine, pustules...

Bientôt le vide insatiable vous tend les bras...
Ah ! Qu'il s'impatiente de votre chair charnue,
Si goûteuse, encore en votre bel âge en croix,
Avant l'ère chenue décharnant vos vertus...

Vous observez le gouffre, l'aimez, le choyez,
Bien qu'ignoble, agité de noires tentacules...
Armée de dents, la Mort vous veut, abandonnés,
Vous lui offrez vos entrailles, sans vestibule.

L'existence vous appelle, de ses étoiles,
Elle vous évoque les Anges, ce qui scintille,
Vous dessinez de charbonneux fusains sans voile
D'où émane un désir de trépas, ses broutilles...

Ainsi, sur le Styx, dérive votre radeau,
Vivant bien qu'occis, votre psyché dépérit,
N'ayant même pas pagayé pour fuir les flots,
Les yeux comme le cœur clos, oubliez la vie...

Noëlle ARNOULT

Dijon, 14 h 20

18 décembre 2017.

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