samedi 29 décembre 2018

LES JARDINS DE L'OLYMPE






 LES JARDINS DE L'OLYMPE.

Pour toute commande de ce livre, veuillez me joindre par mail  : noellearnoult27@gmail.com

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Thème : L'ARRIVEE AU POUVOIR DU DICTATEUR CEAUSESCU,
En version romancée.

UN LIVRE DE DANIEL DRAGOMIRESCU, né à Bucarest en 1952,
Etudes de Philologie à l'Université de Bucarest.
Ecrivain, Journaliste, Traducteur, ancien Professeur de Littérature.


Livre bilingue roumain-français. 
Existe aussi en roumain-anglais.

Collection BIBLIOTHECA UNIVERSALIS, HLC et Oeuvres.
(La Collection Bibliotheca Universalis a publié près de 200 livres en quelques années seulement, d'écrivains de tous pays et continents du Monde, et permet de diffuser largement et de belle manière les talents de chacun - Ouvrages bilingues voire trilingues).

Vous pouvez retrouver les Oeuvres HLC et la publication de Daniel Dragomirescu à ce sujet sur ce lien du Blog ci-contre :

http://contemporaryhorizon.blogspot.com/


EXTRAIT DU CHAPITRE 7 :




Oublié en prison 

En dépit du fait qu’il avait paru certain, le départ de Vlad en Chine fut ajourné pour quelques semaines, aussi le fils de Niculescu-Buzeşti se sentit contraint de s'impliquer dans la campagne de soutien public concernant la Déclaration. Il prit part à une série de réunions organisées par des institutions de l'Enseignement et de l’Académie et il partagea des rencontres diverses avec des ambassadeurs occidentaux à Bucarest. Ensuite, un beau jour, il lui vint  l’idée de visiter quelques prisons, pour éclaircir la situation en ce domaine. Informé de sa décision, le Chef du Parti ne vit aucune raison de s'y opposer, aussi le dépêcha-t-il spécialement à Piteşti, Gherla et Aiud (les trois plus grands centres d’extermination de la Roumanie communiste entre 1948 et 1964), accompagné par l’Adjoint de la Direction des Pénitenciers. A son retour, une double surprise l'attendait. Il trouva à la maison Felicia et son enfant nouveau-né et reçut une lettre de la part d’un citoyen de Bucarest, qu’il ne connaissait pas. Un simple coiffeur nommé Iosif Tudan. L’expéditeur de la lettre sollicitait de lui qu'il intervienne en faveur du relâchement de prison de son fils unique, Victor, qui faisait partie des étudiants arrêtés par le Régime en 1956, après la révolution hongroise et la tentative faite par les étudiants de l’Université de Bucarest d’organiser une démonstration de solidarité. Pour une raison inconnue, l’ancien étudiant se trouvait encore derrière les barreaux, en dépit des décrets successifs d’amnistie émis jusqu’à ce moment. Le nom du prisonnier politique lui parut vaguement connu, mais aussitôt que Felicia lui eut dévoilé qu’il s’agissait d’un ancien collègue et ami de faculté,  Vlad réalisa les réelles conséquences de ce cas. Felicia l'informa également que le père de l’ancien étudiant l’avait visitée lors de son absence, en lui demandant son appui et, en conséquence, elle voulait savoir s’il avait l’intention de faire quelque chose de concret pour lui.




Vlad relut la lettre tout en assurant Felicia qu’il allait faire tout ce qui dépendait de lui, puis mit  le pli dans sa poche et partit tout de suite chez le Chef du Parti, sans s’annoncer par un coup de téléphone préalable. Comme la dernière fois, il le trouva assis devant la table de la cour de sa maison, mais, cette fois, seul. Il fumait et buvait du café en une petite tasse, tout en feuilletant un document tapé à la machine.

− Et comment cela ?! Un étudiant de 1956 qui n’a pas bénéficié d’amnistie ?!  Aaaaaah... Sacré  Agariciu !... Les choses ne peuvent plus continuer comme ça, finalement je serai obligé de le mettre à la porte, bras dessus, bras dessous, avec Cizmărescu, car tous les deux nous occasionnent toujours beaucoup trop de problèmes ! explosa Dej très fâché, quand il fut mis au courant. Sans davantage réfléchir, le Chef du Parti décrocha le récepteur du téléphone au fil court (téléphone assurant la communication directe entre les hauts dirigeants communistes) et il appela Agariciu, pour apprendre, directement à la source, comment s'ordonnait la situation concernant la mise en oeuvre de l’amnistie. De son cabinet, le Ministre de l’Intérieur se lança dans une explication interminable et compliquée, qui lui parut digne d' un discours à l’Ecole du Parti, pour des novices. Quoiqu’il n’entendait pas bien ce qu’il disait, Vlad put soupçonner que le ministre invoquait tous les prétextes lui venant à l'esprit, pour justifier, de cette manière, pourquoi il subsistait  encore dans les geôles du Régime, à l’heure actuelle, un nombre assez important de prisonniers politiques, en dépit de ces décrets d’amnistie. Comme les explications d’Agariciu se prolongeaient et devenaient confuses, le Chef du Parti perdit sa patience et frappa de sa main gauche son bureau, si fort que les quelques verres vides sur un petit plateau, commencèrent à émettre un bruit ressemblant à un tremblement de terre.

− Écoute, Commissaire, qui est le chef ici, toi ou moi ?...

La fermeté du ton et l’appellation de “Commissaire” firent se taire le Ministre subitement. En adoucissant le ton de sa voix, le Chef du Parti lui demanda de lui révéler clairement et sans périphrases  l'identité du jeune Tudan et pour quelles raisons il n’avait pas encore été relâché de sa geôle. Le Ministre ajouta quelque chose qui de nouveau irrita Dej.

− Je vois que nous parlons, parlons, sans réellement nous comprendre, Commissaire ! Oui, en 56 ce fut bien moi qui t’ai ordonné d’arrêter les étudiants et de les jeter en prison. Et c’est toujours moi qui t’ordonne aujourd'hui de les relâcher tous, compris ?!... Cesse de me refaire la théorie des allumettes et de te cacher au coin du bureau, car tu risques de marcher sur les pieds de Cizmărescu, ton bon complice. Écoute donc, si la semaine prochaine je réalise un contrôle, et si je trouve un seul prisonnier politique oublié dans tes geôles, je le relâcherai de mes propres mains pour te jeter à sa place, au fond du trou... J’espère que nous nous sommes bien entendus !... Nos décisions doivent être mises en pratique rapidement. Ces jours-ci,  Vlad Niculesacu, qui a reçu comme mission de ma part de solutionner ce problème, va te visiter ! 







BIBLIOGRAPHIE de l'Auteur :




Daniel Dragomirescu (Né le 12 Avril 1952, à Bucarest) est un écrivain roumain, auteur d'essais, romans et nouvelles, également journaliste et éditeur. IL est membre de l'Union des Ecrivains Roumains, diplômé de l'Université de Philologie de Bucarest. Le Journal « Teleormanul » (Alexandria, 1971) accueille ses débuts poétiques et le Journal « Pareri tutovene », (2001, Barlad) ses débuts en prose, avec la Nouvelle « Noah's Ark ». IL collabore à différents journaux ou revues : « The literary Romania », « Literary Debates », « The Literary North », « 22 Magazine », « Memory », et autres. Auteur de nombreux livres : « The last Rhapsodie and Other Stories » (Editorial début 2002), « Liviu Rebreanu », « The Novelist and his World » (2002), « Nothing New after the Iron Curtain » (2003, Nouvelle), « The Red Desert » (2004, Nouvelle), « The Sign of the Sickle » (2007, Nouvelle), « The Chronicle of the Theodorescu Family » (2008, Nouvelle), « Intercultural Horizons » (2012, Essai), « The End of a Dictatorship » (2015, Articles), « The Meeting with Cerberus » (2016, recueil de Nouvelles). «The Intercultural Dictionary » (2017). Fut nominé pour « The Prose award of the Jasy branch of the Writer's Union » en Roumanie. En 2016, il reçoit « The Prose Award » du Magazine « The literary North » à Baia Mare. Plusieurs volumes d'ouvrages critiques : « Geo Vasile, Prose and Essay Writers » (Publié chez EuroPress, Bucarest, 2008), « Boris Craciun, 1500 Romanian Writers » (Chez Portile Orientului, Jassy, 2010). Rédacteur en Chef de la Revue « Contemporary Literary Horizons » and coordonnateur à la Collection interculturelle « Bibliotheca Universalis », pour les traductions bilingues ou trilingues.


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