Noelle
Arnoult
Poème de 2014, Le Vésuve
POMPEI, LE VÉSUVE
La voici, complotant avec les dieux, fière Déesse
La voici, sœur et femme de Jupiter, en pleine détresse…
… Junon, hors d'elle, lance de multiples Éclairs,
De ses sombres yeux, d'horreur écarquillés :
Son Fils Vulcain a dangereusement cédé à la colère,
Hors de lui, explosant le sommet du Vésuve Mont, excédé…
Terre des dieux, Terre de richesses,
Traversée par la Voie de l'Abondance, Pompéi et ses largesses...
Vulcain a-t-il demandé à son Père, le tout-puissant Jupiter,
L'autorisation de te transformer, O Joyau, en Brasier ?
… Entêté, impuni, ayant menacé Troie de grande misère,
Dans l'Iliade, en pleine Gigantomachie, enfiévré !
Jupiter, lui, pense que son épouse, Junon, le déteste,
Comme si elle prenait conscience du terrible inceste …
Son souffle a secondé son Fils, aspirant le couvercle du Mont si fier,
Le Vésuve se débouche comme bouteille de Champagne entrechoquée,
Annonçant Fournaise et explosions phéato-magmatiques funéraires :
L’attestent les lettres de Pline Le Jeune, par Tacite demandées…
Pline l'Ancien assiste à indescriptible spectacle sans répit ni cesse,
Ce « Panache Plinien » s'élevant à folle hauteur - horreur et rudesse !
Il mourra ! Enseveli et asphyxié sous la malédiction délétère,
Tout comme l'Ancien Testament, assassinant les nouveaux-nés…
Rappel de Sodome et Gomorrhe, dépravations originaires,
Ire des dieux détruisant l'orgueil et la folie de l'humanité...
Les Réjouissances battaient pourtant leur plein, belle liesse,
En cette année soixante-dix-neuf après Jésus-Christ, glas de la jeunesse…
Terre bénie des dieux, ville en expansion et prospère,
Depuis le sixième siècle avant Jésus-Christ, à Apollon consacrée,
Enivrée de sa Beauté, de ses richesses, et de sa Lumière !
Cependant, par tremblement de terre, en soixante-deux, endommagée…
Vengeance des dieux, des hommes, terrible détresse,
Lave se baignant au sang humain, Ogresse...
Effondrement de dérisoires colonnades et statues, implacable sorcière,
Dès le deuxième jour, nuées ardentes : Herculanum, de la carte, rayée !
Secousses sismiques, Stabies et Oplontis aussi atteintes par la Poudrière ;
La sentence sur Pompéi, les « lapillis » s'abattant, petites pierres foncées...
Pourtant, avant que d'être recouverte, asphyxiée de poussière épaisse,
Bien avant que l'Oeil de la déesse Junon ne s'érige en Prophétesse :
La Fête de l'Automne s’éventrait en amphores où l'on se désaltère,
Dolias, outres de vin, depuis le voeu d'Ennée, à Jupiter, consacrées…
Soudainement interrompues les Agapes, les réjouissances alimentaires,
Quand il ne reste plus qu'à gémir et crier sous les flammes enragées… !
Toute velléité humaine abrasée, sous le Spectre Lunaire,
« Faithfull unto Death »d'un britannique Peintre : vestiges de vie figées,
Empreintes de jeunes femmes revêtues de cendres, un Cimetière,
Plus de mille habitants capturés, un insupportable charnier !
Un peintre peignant le mur à la chaux, le renversant sous la peur traîtresse,
Inspirant « Les Derniers Jours de Pompéi », le feu de Méphistophélès...
Des amoureux s'enfuyant, tentant d'échapper à la divine Colère,
D'autres essayant, de coussins et de pièces de tissu, de se protéger !
Tout fut consumé, en dépit de sacrifices et stériles prières,
De la blanche main de l'Enfant, du suppliant et larmoyant baiser...
Vulcain, forgeron de la Foudre, d'être malmené, n'eut alors de cesse,
Né difforme et conspué, banni de l'Olympe par la Déesse…
Au fond de son cœur conserva du ressentiment, ainsi le prétendit Homère !
Autre version fit état que son Père Jupiter, dans l'Espace, le lança par les pieds....
On l'accoutuma mal en lui offrant des holocaustes, mille diamants offerts,
Il ne pardonna à personne et fit payer très cher son infirmité !
NOELLE ARNOULT
Dimanche 23 Mars 2014
Minuit-1 heure
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