FOLLE MUSE
La Muse me rend folle..Sorte de
fourre-tout à l'Ali Baba.
Un jour, elle veut me jeter dans le
lac, dans le feu,
Elle me dit : « Communie »
comme «Excommunie-toi ! »...
Elle n'ignore ni Danse de Saint-Guy ni
Gigue en délire, sans cessez-le-feu !
Comme invitée à me jeter du haut d'un
temple ou d'une montagne,
Telle Jésus, aussi bien qu'à marcher
sur l'eau, elle me harcèle,
Ne me laisse de répit, exigeante,
capricieuse, tourmentée.. Point de Cocagne !
Elle me sussure ses volontés
changeantes, aspirantes, entre mer et ciel.
Oh, elle aimerait bien avoir ma peau,
s'y prélasser comme s'y rouler,
Comme cette Impératrice ne me laisse
aucun repos ou répit,
J'en suis parfois irritée,
bouleversée, le plus souvent complice à l'unanimité !
Je la taquine comme elle aspire à
m'inspirer et câjoler en mon lit …
En son charme de Cobra venimeux à
moitié, elle dodeline de la tête en opéra,
Un air divin à bouleverser mes
entrailles comme assoupir mon cerveau,
D'emblée, je lui appartiens et elle
s'ingère en ma vie...Piégée comme un rat,
Me voici consentante : en
épousailles de Vermeil et de Diamant tintent ses grelots !
Car je lui appartenais bien avant ma
naissance, tout inscrit en belles Lettrines,
Ainsi fut décrété et institué mon
humble sort, ah, ne jamais pouvoir lui échapper
S'avère enviable sortilège ainsi que
renoncement à la paix de l'âme, en lutte assassine
Entre monde terni extérieur, en
bric-à-brac de troc, et nos émois bouleversés !!
Conserve bien ta ravine, O Mon
Désespoir, orne autant tes jardins, O Babylone !
Suspend donc aussi bien nos larmes
salvatrices que nos cœurs de Pommes d'Or,
Ne ménage ni nos peines ni ta liesse
insensée comme incohérente, félonne,
Assure-nous de ton tombeau comme de ta
fée d'absinthe, de nous, en-dehors !!!
Noëlle ARNOULT,
Dijon, 5 Février 2019,
23 h 30