mardi 5 février 2019

APPRENTIE ET MAITRESSE








APPRENTIE ET MAITRESSE

Vivre sans son aimé s'avère une torture,
Le regarder sans cesse et ne parvenir à le voir,
La nuit se raccrocher à lambeaux de luxure,
Quand seul Paradis de lui sait nous émouvoir.

Quand seuls ses jasmins crûment en partance
Prennent possession de mon être à la folie,
Un bal masqué où mon imaginaire danse,
Sans qu'il ne soupçonne, même, qu'il crée ma vie.

D'un soupir, j'expire à une ire ou mot sans dire,
Suspendue à ses lèvres, je meurs sans baiser,
Pire, ne possédant aucun masque de cire,
Je ne ris pas, ne pouvant, qu'à sa voix, sourire.

Ainsi, le temps bien violent, s'étirant en plaine,
Ne sait que vaguement recueillir mornes plaintes...
Qui vit sans passion, sans or en son bas de laine,
Ne sait ce qu'est la vie, même l'âme qu'il éreinte.

Quand je veux demeurer à vie son apprentie,
Où réside noble maître, ma soif de lui,
Quand l'apprentie a besoin des soins, de leur lie,
D'être couverte de plâtre comme de suie... 

Tout ce qui sombre en l'obscurité de la nuit,
Les limbes du firmament dessinant chemin,
Des bras, des murmures et des hécatombes aussi,
Car il lui faut des abondances en tout demain.

La Maîtresse, elle, perd toute raison, offensée
De ne plus subjuguer d'amour son aimé nuit,
Hagarde, elle compte les perles de ses colliers,
Ignorant si, sans lui, sont des jours, lunes, enfuis...

Tant il sous-estime son mal profond, ses transes,
Sans ce bonheur pur et fulgurant q'elle éprouve
A le faire naître d'un baiser transhumance,
Plaisir, douleur et désir pénétrants de louve...

Noëlle ARNOULT
Dijon, 5 février 2019, 19 h.


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