APPRENTIE ET MAITRESSE
Vivre sans son aimé s'avère une
torture,
Le regarder sans cesse et ne
parvenir à le voir,
La nuit se raccrocher à lambeaux de
luxure,
Quand seul Paradis de lui sait nous
émouvoir.
Quand seuls ses jasmins crûment en
partance
Prennent possession de mon être à
la folie,
Un bal masqué où mon imaginaire
danse,
Sans qu'il ne soupçonne, même,
qu'il crée ma vie.
D'un soupir, j'expire à une ire ou
mot sans dire,
Suspendue à ses lèvres, je meurs
sans baiser,
Pire, ne possédant aucun masque de
cire,
Je ne ris pas, ne pouvant, qu'à sa
voix, sourire.
Ainsi, le temps bien violent,
s'étirant en plaine,
Ne sait que vaguement recueillir
mornes plaintes...
Qui vit sans passion, sans or en son
bas de laine,
Ne sait ce qu'est la vie, même
l'âme qu'il éreinte.
Quand je veux demeurer à vie son
apprentie,
Où réside noble maître, ma soif
de lui,
Quand l'apprentie a besoin des
soins, de leur lie,
D'être couverte de plâtre comme de
suie...
Tout ce qui sombre en l'obscurité
de la nuit,
Les limbes du firmament dessinant
chemin,
Des bras, des murmures et des
hécatombes aussi,
Car il lui faut des abondances en
tout demain.
La Maîtresse, elle, perd toute
raison, offensée
De ne plus subjuguer d'amour son
aimé nuit,
Hagarde, elle compte les perles de
ses colliers,
Ignorant si, sans lui, sont des
jours, lunes, enfuis...
Tant il sous-estime son mal profond,
ses transes,
Sans ce bonheur pur et fulgurant
q'elle éprouve
A le faire naître d'un baiser
transhumance,
Plaisir, douleur et désir
pénétrants de louve...
Noëlle ARNOULT
Dijon, 5 février 2019, 19 h.
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