PARFOIS...
Parfois, être Poète,
C'est « Sois belle et
tais-toi ».
Empruntée comme fluette,
Un comble, plus de voix.
Mais qui a dit, prétendu,
Que le poète lit sans messe basse ?
Quand, de pudeur éperdu,
Il intériorise, ressasse,
Rien de Cyrano, ni du Cid,
Tout juste un murmure d'oiseau
Pépiant d'un chant aride,
Toute son âme en un mot.
Il ne sait si on le voit,
Alors comment l'entendre !
Il soutient noble Croix,
Il ferait bien de s'y pendre !
Haletant pour pierreries
Jetées en hâte à la rivière,
Il s'en fait un collier, ravi,
Comme Artaban, fier.
Et toi, tu ne déroges pas
A la règle des maladroits,
De tes émotions à bout de bras
Ne ressemblant qu'à toi.
Ta robe couverte de fleurs,
De nids et d'hirondelles,
Fait croire par erreur
A une fieffée donzelle.
Or, d'une dramaturge,
Bouillonne ton timide esprit,
Emprunté en toges de démiurge,
En ses yeux de flagrant délit.
Tout dans ton exalté élixir,
Quand tremblent tes lèvres
Haletantes au bord d'un soupir,
Retenu par tes mains d'orfèvre.
Noëlle ARNOULT
2 Février 2019,
Dijon, 23 h.
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