QUERCUS ET HEDERA HELIX
O Mon Amour, comme je t'aime et
m'abandonne,
M'enroule en toi, sur toi et en tes
nobles bras,
Désespérée de t'atteindre où tu
t'arraisonnes,
Effrénée à te rejoindre là-haut,
là-bas.
O Mon Amour, comme ton fief est loin
de moi,
Je m'époumone, ronronne auprès de
ta chair,
Voulant atteindre tes sommets où tu
es roi
Car, avec toi, je veux jouer la
fille de l'air...
Je me projette, vive, en ma course
exaltée,
Quand toi, déjà au ciel, tu offres
tes offrandes,
Enraciné profond en ce sol déserté,
Quand les nuées t'accueillent
lorsqu'on te vilipende.
Oh, parlons-en, des nuages passants,
légers !
Ils te chatouillent les narines
effrontément,
Quand moi, je m'essouffle, ver de
terre à tes pieds,
Amoureux de son étoile, et
éperdument.
Je suis cet Hédéra Hélix
envahissant,
Me projetant et creusant ta chair en
écorce,
Petit lierre amoureux de son chêne
imposant,
Qui, de tant de baisers vrillés,
goûte ton torse.
Toi, fier et superbe Quercus
pédonculé,
Projetant tes branches en paradis
azuré,
Tu sais bien que je m'agrippe à
toi, forcenée,
Et tu chéris ma compagnie suave,
adorée.
Alors que je me navre de ne pas te
joindre,
De toucher en pâmoison tes feuillus
si doux,
Toi, tu consens à t'abaisser en ma
bouche, oindre
Mes pédoncules en efflorescence à
ton goût.
Tu m'enlaces d'une forte branche
alanguie,
Tu me caresses de tes feuilles
frémissantes,
Tu me fais tienne en ton sang,
veines reverdies,
Tu m'abreuves de ta pluie
ruisselante.
Noëlle ARNOULT,
Samedi 23 Mars 2019,
10 h 30, Dijon
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