jeudi 21 mars 2019

SAINTE RITA


SAINTE RITA
Sainte Rita, tu me vois, ma Sœur de mon cœur,
Comme toi, je saigne, pour le Ciel et pour l'Homme,
Exaltée, je ne cache plus cet affûteur
Qui loge en mon âme et pour tout me blesse en somme.
Pour tout me transporte en haut faîte des montagnes,
A toucher les nuées, les embrasser, les rêver,
Me fait me sentir si heureuse en vraie Cocagne,
Puis me jette en abîme sans plus de pitié.
Car mon âme n'est pas de poussière légère,
Mais d'un plomb tirant sur l'or, lourd comme luxueux,
En son poids de Profundis, Alleluia fier,
Prodigieux et luxuriant, pécheur et vertueux.
Mon âme et mon cœur font peur, comme main de Dieu,
Exaltés et presque rendus fous par amour,
Qu'on n' attende rien d'autre de moi, par sang bleu,
La folie, la Passion au mieux, sont mes atours...
Sainte-Patronne des causes désespérées,
Au firmament, luit ton étoile et ton épée,
Quand tout te transperce, et toi te veux désirée,
Ardemment, par les Cieux comme par vœux criés...
On se met à genoux devant toi, on t'encense,
Tu es le garde-fou du presque suicidé,
Tu sauvegardes un amour perclus en ses sens,
Tu regagnes Croix en son maillon enchaînée.
Ton œil ardent et de mélancolie vertueuse,
Sait tout de la vie et de la mort abominable,
Qui pourtant semble douce par vilaine tueuse
A l'éperdu qui n'attend plus main charitable.
Ta face resplendit de Dieu, tu le transmets,
Tu transfigures l'Homme par Dieu, tu éclaires
Celui qui souffre en un cœur trop vaste et sans mets,
Les roses s'agenouillent devant le Saint-Suaire...
Leurs épines te lapident les mains, les miennes,
Car nos veines à vif s'enflamment en ce chemin
Trop grand, trop pur, trop haut, profond, puissant en Siennes,
Qu'il nous offrit tel un fardeau en parchemin.
Tu dois prier, exaucer, guérir, O Ma Sœur,
En tous ces destins, la Couronne sur la tête,
Quant à moi, je vibre excessivement, de pleurs,
Mon bras tendu pour recevoir l'amour en Fête.
Nous portons notre Croix en voie de Compostelle,
En nos jours de vie qui n'ont pas compté, avares,
Quand nous quémandions un déluge d'hirondelles,
Et que nous souhaitions surpasser toute amarre...
Car je ne peux me coiffer de sombre cornette
Quand ma précieuse et consentie complexité
Me fait aimer autant l'Homme que Dieu esthète,
Cependant de la même entièreté beauté.
D'un même élan, baiser et caresser en flamme
La chair et la bouche, la chair de cet Aimé,
En un règne qui n'a de fin, sculpté en drame,
Où l'on prie Sainte-Rita, en illuminé...
Son corps en avant projeté est mon histoire,
Un encensoir impertinent béni par Dieu,
Se balançant en orgue des Anges ostensoir,
Tant ils frémissent à le voir enfin si heureux.
Car j'aime un homme, Mysticité me torture,
L'Osmose ne me laisse de repos pénombre,
Mon Désir impérieux soutenu par luxure
De Pureté sensuelle, terrestre, sans ombre.
Car ainsi le dessein de l'Adam, jolie Eve,
Tentatrice, irrésistible, joie du guerrier,
Clameur vive à la face du cosmos, sans trêve,
Gravée en nos gènes comme bonheur lié.
Noëlle ARNOULT
15 mars 2019, 3 h, Dijon

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