AMOUR, AMOUR... ?
Quelle extase au bord de mes yeux,
Quelle extase au bord d’un aveu,
Sans que l’amour ne soit sinueux,
Suave extase des amoureux…
Le temps où l’on tend une main,
Presque en tremblant, c’était demain
Peut-être un hier de jasmin,
T’en souviens-tu, creux de mes reins ?
Amour rode toujours, jamais,
Sans doute le voit-on en Mai…
Amour survit aux arrêts
De miroirs sans tain, peu coquets…
Tributaire d’un train, d’un mot,
D’un mot comme en cent, un idiot,
Vautré à l’aube, levé tôt,
Noyé en ru, nuit, les yeux clos…
Amour perclus au creux de l’âme,
Terrain vague, Mont, vague-à-l’âme,
Perdue dans le Chemin des Dames,
Sans doute y tourne-t-on un drame.
« Amour Amour », chantait Peau d’âne…
Seuls les ânes le chantent-ils ?
En fontaine triste sans manne,
Mais de sa vibration de cil…
Où se situe rêve étrange,
Si pénétrant d’obscur mystère,
Ployant, sibyllin, pour l’archange,
Et que fait la bête, en air fier ?
Es-tu trublion de la fête
Ou la fête en elle même, et triste ?
Danse en carnaval obsolète,
En grande illusion trismégiste…
Ton hypnotique mélopée
Tient bien d’Hypnos, Nyx et Eros,
Vide ta coupe du sacré,
T’extirpant toujours de la fosse… !
Noëlle Arnoult
Dijon,
Courant Avril 2021
Région Côte d’Or
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