lundi 24 mai 2021

UN COMPTE A REGLER AVEC LA MORT

 

                                                          Tableau de Gabriel Rossetti, 1881




                                                          Image  :                                                                                    David Gos

                                         Rédacteur web, Formateur à la MFM, directeur d'agence à SEOmantique, Podcasteur, Auteur

                          Rédacteur Web depuis 10 ans, un peu auteur, un peu Senior Content Manager de SEOmantique, un peu formateur



UN COMPTE A RÉGLER AVEC LA MORT



Le problème, ce n'est pas ce qu'il y a "après", c'est l’éloignement et la séparation.



J’ai un compte à régler avec la Mort - De haine !

Préférant brûler vive Ici et Maintenant,

Qu’en Éternité, me voir congelée, d’haleine,

Immobile à tout jamais, vidée de tout sang !


Aimer à tant souffrir, mais non survivre, Vivre !

Quand, trop petits, tout ce qui vous déplaît m’enivre !


Fi de leurs petits pas attendant le trépas,

Mes pieds me brûlent, haranguent, mes jambes s’enflamment,

D’un désir crucial qui me tourmente, sans roi,

Pur Élan qui, chevauchant tempête, m’affame !


Aimer à tant souffrir, mais non survivre, Vivre !

Quand, trop petits, tout ce qui vous déplaît m’enivre !


Vos précautionneuses allures font vomir,

Tant trépigne la vie, en réclamant ses droits… !

Passer à côté de la mort n’est pas mourir …

Frôlant le Précipice, en évitant ses doigts !


Soyez enchantés, respirez, chantez, Charmants !

Ne vous soumettez pas, infâmes peints de cire,

Vidés de vos veines, fantomatiques amants !

J’ai un compte à régler avec la Mort - De haine !


Tes putréfactions de sombre caveau m’exècrent,

Tu nous ôtes tous nos êtres chers, adorés,

Si bien que nos chairs se liquéfient en ru acre…

Terrible peur, flageolants de colère marbrée !


La mort infecte et sordide est une charogne

Comme sa hyène aux hurlements stridents suffoque,

S’étouffant elle-même et ricanant sans vergogne,

Compagne du chacal, assouvie, soliloque !


Le lit est abattu, tel le lit des tyrans,

D’un Exil, exode de songe, O Exodus !

Où le condamné a fui en désert dément,

Et où toujours on geint de malheur comme en Prusse !


La sombre terreur arrache nos yeux d’horreur,

Effroi insoutenable d’une main glacée,

De la vie enfuie, pourquoi enfuie de nos heures...

Tes yeux ainsi tournés en intérieur, figés !!


Arrêté terrible, dont amour est la cible !

Mnémosyne a ôté souvenirs, nos « je t’aime »,

Que puis-je opposer, tendant, tremblante, ma Bible,

J’ai un compte à régler avec la Mort – de haine !


Que Cerbère vous dévore, Léthé oublie !

Charbonnez-vous des braises offertes aux Enfers,

O Méphistophélès, succubes ahuries,

Dansez ! Laissez-moi me condamner à mes fers !


La liesse du Vivant, de la souffrance en Croix,

Le chemin d’épines, la lumière en jaillit !

Toujours, vous ignorerez les pleurs et la joie,

D’un abîme exacerbé, vous donnez le puits !


… L’Espace soudain semble vide, désertique,

Du sein de l’univers, plus rien de vibratoire,

Qu’un seul être meurt, nous devenons hystérique !

Couteau planté en plein coeur, aucune victoire !


Solitude insoutenable, aux arrêts de ces Parques

Que l’on devrait parquer aux arrêts, enchaîner !

Plutôt qu’elles ne nous cisaillent, achèvent d’un arc !

Perfides, atrabilaires, à jeter d’un rocher !


Oh voir, voir ! Comme Jacob, pauvre mais Elu !

Empruntant l’échelle magnifiée de rubis !

Connaître et baigner dans l’Amour, cet Inconnu

Escalader les marches du ciel, l’Infini…


Aimer à tant souffrir, mais non survivre, Vivre !

Quand, trop petits, tout ce qui vous déplaît m’enivre !


Pour écouter les chants séraphiques, O mon Ame,

Frisonne tel Oiseau de Paradis qui chante,

D’un transport, ensorceler l’Archange et sa trame,

De doux chants séraphiques devenir l’amante …


Aimer à tant souffrir, mais non survivre, Vivre !

Quand, trop petits, tout ce qui vous déplaît m’enivre !


Orphée, guide nos pas en ténèbres du songe,

D’une flûte mystérieuse, fait nous tendre

Une main exsangue en broussailles de mensonges,

Ramenant nos défunts à la vie qui engendre…


Noëlle Arnoult

Tous droits réservés,

Dijon, Mai 2021

(Achevé 24 Mai)















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire