lundi 10 mai 2021


 

CE QUE L’ON NOUS INSTILLE


Nous vivons toujours de ce que l’on nous instille,

Amour, fiole incomplète, inassouvie,

Là où rien ne se millimètre, sous nos cils,

Perle larme, toujours exacerbée, sans vie…


Désir sans passion, Prince toujours sans monture,

Quand je suis fringante jusqu’à la déraison,

Les paupières parfois closes sans ma mouture,

J’hésite à savoir où s’arriment mes saisons…


D’un cri, d’un seul, j’aimerais m’arracher entrailles,

Les jeter au vent pour tenter le plus offrant,

Même si Pythie en faisait froide ripaille,

M’écraser en ses bras, d’impétueux doux amant...


Excisée comme une plaie ouverte, fleur de peau,

C’est de couleuvres que l’on m’abreuve et tarit,

Impression de me voir desséchée à grande eau,

Me voici bonne pour un asile avili.


Au lieu de me prendre et me faire convoler,

Arracher, avec mes racines, et me soulever,

Mes lianes caressant la roche ciselée,

Comme, percluse au vent, chantant, déchaînée.


Dieu que l’amour n’a pas d’ailes, sourd aux appels

Des silences et cris intérieurs, des désirs rieurs ;

Les anneaux d’or encavés seront-ils, d’un scalpel,

Arrachés aux cieux … ? L’éternité de nos heures…


Noëlle Arnoult

27 Mars 2021, 4 h.

Dijon

Tous droits réservés.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire