COMMENT TE PRETENDRE ?
Comment prétendre être une déesse,
et pour qui,
Lorsque, primum veritatem, le Pot de
fer inique
Vous achoppe sur vérité cruelle,
honnie...
Tout en accomplissant votre devoir
civique !
Quand tous les jours, vous consommez
la honte en lie !
Quel drôle de goût, sans saveur,
aucune envie !
S'allongeant, on ne se relève pas
du lit !
Mérite-t-on médaille ou bourgeons
de « chienlit » ?!...
Comment prétendre être une déesse,
et pour qui ?
Lorsque, secundum veritatem, se
couronne,
Un souverain lointain, rêveur en
sacristie,
Cependant qu'un amour unique seul
tisonne...
Autant ne pas encenser ce dieu sans
prière,
Autant demeurer abandonné et sans
loi,
Autant demeurer Manant se trainant
poussière,
Autant se livrer en torture, sans
son Roi...
Quand on ne palpe pas cette claire
rivière,
Viviviante, regénérante,
cristalline,
Mais, qu'au contraire, on semble
couché en civière,
Mordant des cailloux, mâchant la
terre en gésine...
De quoi se sentir ombre errant dans
le désert,
Même si, hélant son dieu, on se
sent impie,
Vêtue richement, déshabillée de
misère,
Clairvoyante, aveugle et écrasée
d'infamie..
S'il faut être déesse, autant
envier Ishtar,
Fut-elle dite de mauvaise vie …
Caressante !
Car suintent d'ambre, de benjoin,
ses lupanars !
Enfin vit-elle d'extase, sans voile,
amante !
Parfois illuminée de sainteté, aux
Nues !
Quelquefois, jets de pierre...En
Marie-Madeleine !
Peu importe, nimbée de sa joliesse
émue,
Elle se sent instituée, vous ôtant
toute peine !
Quitte à n'être qu'Ombre, celle
chue en ton lit...
Tels ce chien ou ce chat mourant sur
une tombe !
Quitte à suivre tes pas, glorifier
tous tes dits,
Laver, oindre tes pieds, en parfums
hécatombe !
Noëlle ARNOULT
Avril ou Mai 2018, Dijon
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