GROTTES
PROFONDES
… Fouler
un sol empreint de Majesté,
Le
Regard tourné vers une intériorité sacrée...
L’Esprit de la Divinité nous environne,
Qu'elle
ait été religieuse, païenne ou profane ;
Un
paganisme subtil nous brûle les reins et notre cœur ronronne,
Comme
bercé du puits sans fond où rien ne se fane...
Du
Tréfonds des Ages remontent les aspirations vers l'Idéal
Quand,
cachés au fond de ces grottes sécurisantes,
Ainsi
qu'en des entrailles maternelles et amicales,
Notre
angoisse s'avérait bercée par ces roches environnantes,
Enveloppantes
comme des rêves obscurs, confus ou sibyllins,
Ou
des songes lénifiants, bienfaisants pour le Lendemain...
Le
Fleuve impétueux a creusé les Entrailles de la Terre,
Ainsi
qu'une Main géante et indiscrète, volontaire,
Une
Folie gargantuesque de la Nature déchaînée,
Maîtrisant
l'Avenir et les roulements de tonnerre,
Dévoilant
sa Béance en un jet de foudroyants éclairs,
Puissante
Progression d'une Déesse furieuse comme la puissante Mer...
… Nos
ancêtres priaient-ils, se recueillaient-ils, en ces Lieux ?
Nul
doute que leurs pensées acérées par la peur familière
Se
confiaient sans délais à des Auspices plus heureux,
En
ce havre de Paix, Magique Sanctuaire,
S'agrippant
aux pans de pierres vertigineuses, roches en suspension,
Danses
et mariages féconds de calcaire et glaise argileuses confondues...
Sculptures
érigées en miraculeuses architectures transparentes d'émotion,
Ainsi
que par un couperet, notre souffle suspendu semble pourfendu...
Rabelaisiennes empreintes inscrites comme d'étranges hiéroglyphes
au diapason
Emplies
de créatures antiques et effrayantes ayant peuplé ces lieux de
déraison..
De
fantasmagoriques drapés se développent et dégoulinent le long de
ces hautes parois,
Semblant
ouvrir un théâtral rideau à notre intensif émoi...
Quelle
humanité semble ainsi nous donner une fantastique leçon ?!
Quel
Chaman a-t-il , en de merveilleuses volutes,
Tracé
à la fois le Passé et le Futur des peuples en flagrante lutte
Contre
leur odieux obscurantisme et leur intérieure beauté,
De
sa joie mêlée de crainte face à l'impérieux désir de Vie,
Face
à ses corporelles et spirituelles, incessantes, Envies !...
… L’Aiguillon
du Désir la fait aimer et chasser l'altier Mammouth,
Une
bravoure empreinte de respect concernant le préhistorique Cerf,
Dont
les cavalcades résonnent encore sous les souterraines voûtes...
Buffon,
digne Naturaliste et Héritier de l'Humaine curiosité, n'a pas, de
dédain, souffert,
En
visitant et admirant cette plongée incessante en arrière,
Concentré
d'Espace-Temps étonnant et palpitant par son Hyménée...
..
Qui modèles-tu, Circé, de par tes vertus magiques, qui, certains,
en désolent ?
Oracle
de l'ancienne Pythie aux cheveux au vent étalés ;
Des
visages surgis de nulle part semblent s'échapper du sol,
Comme
autant de gourds et sourds gémissements, plaintes obsédantes,
Audibles
à nos seules âmes compatissantes,
Nos
doigts enfonçant funèbrement leurs extrémités dans l'humidité
tutélaire...
De
nombreuses empreintes de mains au pochoir suggèrent une intelligence
éveillée,
Artistes
brillants, génies du maniement de l'Ocre et du Charbon de Bois,
Ancêtres
du Fusain et du Pinceau, plus précis et fouillés,
Là
où le Matériau participe vraiment à la Création, de bon aloi,
Ainsi
que l'affirme le Préhistorien, André Leroi-Gourhan,
« Toute
fabrication est un dialogue entre le fabricant et la matière »,
vraiment !...
… Des
Lacs, comme des champs d'éblouissantes étoiles échouées,
D'où
fées et ectoplasmes entament une incompréhensible ronde.
Enchevêtrée....
Stalactites
et colonnes mariales ont des airs de retraites monacales !...
Il
est difficile d'échapper à ce charme mystérieux, d'insondables
salles,
Ce
Silence peuplé du monde invisible captif d'une pénombre abyssale
Fait
que chacun hésite à, de nouveau, le monde du-dehors, affronter...
Au
passage, une énorme coquille Saint-Jacques nous tend les bras,
De
Saint-Jacques de Compostelle, un étonnant signal,
Affrontant
vents-et-marées, sur le chemin du pèlerinage, ici-bas,
Notre
cœur en émoi se dit que rien de ceci ne s'avère banal,
Tandis
que, remontés à la surface, l'Envie d'être cajolés par la
Déesse-Mère
Distille
en nous le goût de ses flancs éventrés, Gaïa béante et
innocente, loin de l'Amer...
NOËLLE ARNOULT
Lundi
13 Mai 2013
20
h
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