samedi 29 mars 2014

LES AILES COUPÉES

Tu lui coupes les ailes,
Alors elle marche à ras-de-terre ;
Finalement, un Prince toujours devient
Tyran de l'Aimée, mine de rien...
Tôt ou tard, lui fait boire
L'infâme breuvage du désespoir ,
La Lie amère du marc délétère,
Anesthésiant, comme uni à l'éther...
Un air jusqu'ici si pur,
Semblant issu des plus hautes cimes,
Charriant à présent des vomissures d'ordures,
Le lit d'Hadès, où tout s’abîme...

Ainsi que le Poète de « l'Albatros »°
Sauf qu'en amour, nous sommes dépouillés, jusqu'à l'os,
De nos rires et de nos chants,
Quand l'Argent, le pouvoir, prend …
Nos ailes n'effleurent plus le sol,
Bel et purement coupées ; comme on s'en désole !...

L'horreur du chaos,
Où le Sentiment est piétiné
Devient pitoyable, à propos !...
A propos, oui, que devient l'Eternité !...

Dès que des turbulences se manifestent
Pour certains, tout prend des relents de peste
Contaminant l'âme et le corps ;
L'Etre entier entre en putréfaction,
Si l'on ne considère plus l'amour comme de l'or...
L'Or de nos vies et de nos émotions !...
Un grand et terrible voile noir, sur nous, s'abat,
Nous pleurons assurément les jours fous,
Fous de Dieu, des Anges et de l'Amour,
Ce temps de l'Absolu Toujours...

En effet, lorsque les pièces sonnantes se ternissent,
Certains agonisent, plus rien ne leur paraît lisse ;
Le soleil perd, pour eux, tout attrait,
Leur cœur est envahi d'Ivraie...

Notre époque privilégie l'Argent :
Pour l'Amour, quelle perte de temps !
Combien sont plus heureux les oiseaux dans les champs ;
Jésus les a montrés en modèle : on le comprend ;
Insouciants du lendemain, sans savoir s'ils mangeront,
Ils virevoltent dans le ciel apaisant, heureux et mignons...

Chaque grimace blesse l'Idéal du cœur innocent
D'une infime tâche inextinguible de sang ;
L'Homme, qui paraissait fort d'Amour,
Se présente à présent faible devant le métal doré,
Ainsi qu'un jeune enfant devenu sourd,
Perpétuellement à la recherche du Son premier...

La Femme courageuse ne compte pas ses heures
Se dévouant, même dans le plus grand des malheurs,
Pour le sublime bonheur des Siens ;
Ne songeant point à Soi,
Bien plutôt aux petites mains,
A ce que chacun puisse demeurer Roi ;
Dans la pire adversité,
Elle donnerait sa Vie pour Aimer,
Se renversant d'elle-même sur l'Autel du Sacrifice,
S'offrant pour que la Joie et la Paix fassent leur Office...

« Vox clamantis in deserto »...*
« Vitam impendere Vero 



NOËLLE ARNOULT
Le Lundi 14 Janvier 2013
23 h


  • « La voix de celui qui crie dans le désert »
  • « Consacrer sa vie à la vérité »



  • ° L »Albatros », Baudelaire

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