OU COURT-IL ?
Où git, où court, où
se trouve mon bien-aimé ?
A-t-il escaladé
l'Echelle de Jacob ?
… En mes rêveries,
nul visage familier,
Qu'il soit opulent ou
miséreux comme Job !
Celui qui aim(e) comme
l'enfant, la mère ou Dieu,
Aux ailes palpitant
sous de clairs vêtements,
A l'âme intime et
secrète, aux yeux furieux,
D'un tracé, d'un geste
et d'une pensée...Aimant !
J'ignorerai toujours si
tu te nommais Pâtre
Ou Roi de Jérusalem,
noble Ange de Sion...
Portais-tu le bronze
comme Grec, ou l'albâtre ?
Professais-tu
Mélancolie ou Dérision ?
… Serais-tu chevelu
d'ébène ou dénudé,
Comme un bonze
reflétant le soleil levant ?
… Serais-tu Angelot,
la bouche en cœur, envié ?
Ou bien, hirsute,
hippie ou berger chantonnant !
Saisirais-tu luth,
clavecin ou bien guitare,
Si tu existais
vraiment, de loin ou de près,
Pour m'enchanter de
psychédélique cithare,
De ton œil malicieux
et transparent, exprès ?...
Tu ne m'as envoyé que
de faibles marins,
S'ennuyant au départ
du Port, perdant le Nord,
Fuyant les baisers mais
embrassant fort leurs mains,
Se camouflant dans
l'abîme, craignant le sort...
N'ai pas connu ton
visage, seulement l'ombre,
Les sabots du destin
résonnant à ma porte,
Une gorge d'airain à
la figure sombre,
Juge et partisane,
perplexe comme morte..
Fauchant les blés,
l'ivraie comme coquelicots,
Expirant au vent comme
saisissant la lune,
S'allongeant sous bise,
se gaussant avec brio,
Se voilant à
découvert, s'exposant en dune !
Es-tu insondable, même
au son de la cloche ?
As-tu cédé au chant
des sirènes... sombré ?
As-tu emporté tes
clefs sous la dure roche ?
Repris la mer, Ulysse
de l'Antiquité ?
Clairvoyant d'une
vérité aux mille lettres,
T'es-tu évanoui, des
dieux, recherchant l'appui ?
Espères-tu
l'absolution de nos ancêtres ?
Es-tu né avant ou
après moi ?...las !...Enfui.
Noëlle ARNOULT
Dijon, 17 Janvier 2017
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