samedi 12 août 2017

LES LIANES, Poème.

LES LIANES
Passant, pressée, dans la rue, des lianes m'agrippent,
Des sourires aigris de femmes désabusées,
Abusées par l'existence et des hommes en grippes,
Rhumes de cerveau, fluxions de poitrines usées...
Elles retombent et s'entrelacent, décharnées,
Leur chevelure épandue telles des Gorgones,
Usées jusqu'à la corde, l'air de suppliciées,
Tels les Pleurants des Tombeaux des Ducs de Bourgogne.
Leur peau s'effiloche, elles perdent leur sang caillé,
Du délicieux lait de leur enfance ravinée,
Coagulé de maigreur aimante avinée,
Massacrée, alvéolée, mourant d'un « olé ! »
S'entrelacent pour ne point que leur âme ripe...
Est-ce suffisant pour remplacer les baisers,
Tout cet énorme don d'amour venant des tripes,
Caressant une bouche tendrement effleurée ?
Moi aussi je ne suis qu'un visage de femme,
Dans ces lianes effilochées, arides et vivantes,
Je lutte pour me détacher, je prends tes flammes,
Pour me pendre à ton cou, devenir ton amante.
Noëlle Arnoult,
inspiration rue Guillaume Tell, Dijon,
vers 16 h 30, le 11 Août 2017.

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