samedi 14 avril 2018

AMOUR MYSTIQUE









CHARBONS ET BUISSON ARDENTS

Car il n'est que l'Eternel admirant nos flammes,
IL n'est que l'Eternel qui nous chérit, nous brûle...
Le Feu en Bible est entretenu, non infâme,
Comme des chairs embrasées qui, toujours, copulent !

Comme ces « Charbons ardents », de soif, de faim,
Comme ce « Buisson ardent » brûlant sans baisser,
Comme toujours, encore, d'Offrandes en ses mains,
Sans cesse, en nos âmes, cohortes de baisers !

Oh !... L'être humain s'avère faible, indifférent !
Faut-il donc que Sainte Thérèse, Elisabeth,
Recherchent leurs étoiles, ici et maintenant,
Tant seul n'est pas le Serpent à nous croire bête !...

Se traîner, à genoux, se prosterner, faut-il,
Devant la perpétuelle, rouge flamboyance !
Baiser les pieds de son amant comme ses cils,
Baiser les yeux de son amante comme en transe !

Ainsi la noble ligature d'Abraham,
Osant terrible sacrifice d'Isaac,
Fils unique, adoré, chéri, à tuer son âme,
Percer ses veines, mettre son esprit à sac !

Ce qu'exige, quémande, mendie l'amour,
Sans le dire, en secret de son âme en prière :
Aime-moi, jette-toi à mes genoux, toujours,
Tant ainsi s'engrossent les plus belles rivières !

Ce qui rue en fleuve se trouve-t-il en l'homme ?...
De violet et Pourpre à porter ma bannière ?
Jurer la vie, la mort, au Saint-Graal en Prudhomme,
Ne pas crier sous fer de lance, prendre air fier !

Pour sa Dame, charmant, souffrir cent mille morts,
Cotoyer l'abîme, le ravin d'un sourire,
Guerroyer d'un oriflamme contre le sort,
Rencontrer un dragon, l'impressionner d'un rire !

Sainte Thérèse de Lisieux entre en Carmel
Comme adoubée en Chevalerie, épousée,
En Cantique des Cantiques, livrée de miel,
Comme Guerrière de son amour, engagée !

Mariée terrible comme une armée en bataille,
Imbattable, tranchant têtes de cent serpents,
Exposant son âme, sa chair et ses entrailles,
Buvant à cette coupe, y partageant son sang.

Elle écrit : « En chantant, je mourrai sur le champ
De combat sous la mitraille, les armes à la main,
Pour mon époux divin, en riant, en chantant,
Comme Vierge aux grâces ravissantes demain !

Comme une épouse aimante, détachée de tout,
Pauvre sans grand sacrifice, j'en veux les palmes,
Bel Ange orgueilleux n'a pas voulu cet atout,
De tout Enfer je brave fureur », non le calme !

En arène, je veux toujours Le glorifier,
M'incliner et parfumer ses augustes pieds,
Que ma chair lui offre une extase de mariée,
Que j'embrasse et m'embrase de ses doigts ferrés !

A quatorze ans, en Pentecôte, transpercée,
S'approchant de son père, à l'expression céleste,
Lui confia sa profonde vocation, née,
Comme petites fleurs de lys décidées d'un geste !...

Elisabeth de la Trinité, Carmélite,
Ecrivit : « J'ai trouvé Dieu, Lumière exaltée,
Instituant l'Homme théophore, précieuse invite,
Toujours porteur, été comme hiver, d'un brasier...

Pensée substantielle, sentiment élevé,
Expressions de force et grâce extraordinaires
Jaillissent de cette âme toujours passionnée...
Faut-il, pourtant, retirée en Couvent grégaire ?

Dévouée, fervente, fidèle et proie consentie,
Consommant sa joie immense de cette offrande,
En surnaturel, plaçant toujours ses envies,
Oeil humain souffrant, lumière de l'âme grande !...

Son texte très émouvant, « Laisse-toi aimer »
Pousse l'humain à vivre en société en amour,
En six fois, « Plus que ceux-ci, laisse-toi aimer »,
Flots d'Onction, versés toujours par trop d'amour...

Noëlle ARNOULT
Dimanche 15 Avril 2018,
3 h, Dijon.


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