CHARBONS ET BUISSON ARDENTS
Car il n'est que l'Eternel admirant
nos flammes,
IL n'est que l'Eternel qui nous
chérit, nous brûle...
Le Feu en Bible est entretenu, non
infâme,
Comme des chairs embrasées qui,
toujours, copulent !
Comme ces « Charbons
ardents », de soif, de faim,
Comme ce « Buisson ardent »
brûlant sans baisser,
Comme toujours, encore, d'Offrandes
en ses mains,
Sans cesse, en nos âmes, cohortes
de baisers !
Oh !... L'être humain s'avère
faible, indifférent !
Faut-il donc que Sainte Thérèse,
Elisabeth,
Recherchent leurs étoiles, ici et
maintenant,
Tant seul n'est pas le Serpent à
nous croire bête !...
Se traîner, à genoux, se
prosterner, faut-il,
Devant la perpétuelle, rouge
flamboyance !
Baiser les pieds de son amant comme
ses cils,
Baiser les yeux de son amante comme
en transe !
Ainsi la noble ligature d'Abraham,
Osant terrible sacrifice d'Isaac,
Fils unique, adoré, chéri, à tuer
son âme,
Percer ses veines, mettre son esprit
à sac !
Ce qu'exige, quémande, mendie
l'amour,
Sans le dire, en secret de son âme
en prière :
Aime-moi, jette-toi à mes genoux,
toujours,
Tant ainsi s'engrossent les plus
belles rivières !
Ce qui rue en fleuve se trouve-t-il
en l'homme ?...
De violet et Pourpre à porter ma
bannière ?
Jurer la vie, la mort, au
Saint-Graal en Prudhomme,
Ne pas crier sous fer de lance,
prendre air fier !
Pour sa Dame, charmant, souffrir
cent mille morts,
Cotoyer l'abîme, le ravin d'un
sourire,
Guerroyer d'un oriflamme contre le
sort,
Rencontrer un dragon,
l'impressionner d'un rire !
Sainte Thérèse de Lisieux entre en
Carmel
Comme adoubée en Chevalerie,
épousée,
En Cantique des Cantiques, livrée
de miel,
Comme Guerrière de son amour,
engagée !
Mariée terrible comme une armée en
bataille,
Imbattable, tranchant têtes de cent
serpents,
Exposant son âme, sa chair et ses
entrailles,
Buvant à cette coupe, y partageant
son sang.
Elle écrit : « En
chantant, je mourrai sur le champ
De combat sous la mitraille, les
armes à la main,
Pour mon époux divin, en riant, en
chantant,
Comme Vierge aux grâces ravissantes
demain !
Comme une épouse aimante, détachée
de tout,
Pauvre sans grand sacrifice, j'en
veux les palmes,
Bel Ange orgueilleux n'a pas voulu
cet atout,
De tout Enfer je brave fureur »,
non le calme !
En arène, je veux toujours Le
glorifier,
M'incliner et parfumer ses augustes
pieds,
Que ma chair lui offre une extase de
mariée,
Que j'embrasse et m'embrase de ses
doigts ferrés !
A quatorze ans, en Pentecôte,
transpercée,
S'approchant de son père, à
l'expression céleste,
Lui confia sa profonde vocation,
née,
Comme petites fleurs de lys décidées
d'un geste !...
Elisabeth de la Trinité, Carmélite,
Ecrivit : « J'ai trouvé
Dieu, Lumière exaltée,
Instituant l'Homme théophore,
précieuse invite,
Toujours porteur, été comme hiver,
d'un brasier...
Pensée substantielle, sentiment
élevé,
Expressions de force et grâce
extraordinaires
Jaillissent de cette âme toujours
passionnée...
Faut-il, pourtant, retirée en
Couvent grégaire ?
Dévouée, fervente, fidèle et
proie consentie,
Consommant sa joie immense de cette
offrande,
En surnaturel, plaçant toujours ses
envies,
Oeil humain souffrant, lumière de
l'âme grande !...
Son texte très émouvant,
« Laisse-toi aimer »
Pousse l'humain à vivre en société
en amour,
En six fois, « Plus que
ceux-ci, laisse-toi aimer »,
Flots d'Onction, versés toujours
par trop d'amour...
Noëlle ARNOULT
Dimanche 15 Avril 2018,
3 h, Dijon.
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