vendredi 16 novembre 2018

OU COURS-TU ?


OU COURT-IL ?
(Amoureuses antiquités)

Où git, où court, où se trouve mon bien-aimé ?
A-t-il escaladé l'Echelle de Jacob ?
En mes rêveries, nul visage familier,
Qu'il soit opulent ou miséreux comme Job !

Celui qui aim(e) comme l'enfant, la mère ou Dieu,
Aux ailes palpitant sous de clairs vêtements,
A l'âme intime et secrète, aux yeux furieux,
D'un tracé, d'un geste et d'une pensée...Aimant !

J'ignorerai toujours si tu te nommais Pâtre
Ou Roi de Jérusalem, noble Ange de Sion...
Portais-tu le bronze comme Grec, ou l'albâtre ?
Professais-tu Mélancolie ou Dérision ?

Serais-tu chevelu d'ébène ou dénudé,
Comme un bonze reflétant le soleil levant ?
Serais-tu Angelot, la bouche en cœur, envié ?
Ou bien, hirsute, hippie ou berger chantonnant !

Saisirais-tu luth, clavecin ou bien guitare,
Si tu existais vraiment, de loin ou de près,
Pour m'enchanter de psychédélique cithare,
De ton œil malicieux et transparent, exprès ?...

Tu ne m'as envoyé que de faibles marins,
S'ennuyant au départ du Port, perdant le Nord,
Fuyant les baisers mais embrassant fort leurs mains,
Se camouflant dans l'abîme, craignant le sort...

N'ai pas connu ton visage, seulement l'ombre,
Les sabots du destin résonnant à ma porte,
Une gorge d'airain à la figure sombre,
Juge et partisane, perplexe comme morte..

Fauchant les blés, l'ivraie comme coquelicots,
Expirant au vent comme saisissant la lune,
S'allongeant sous bise, se gaussant avec brio,
Se voilant à découvert, s'exposant en dune !

Es-tu insondable, même au son de la cloche ?
As-tu cédé au chant des sirènes... sombré ?
As-tu emporté tes clefs sous la dure roche ?
Repris la mer, Ulysse de l'Antiquité ?

Clairvoyant d'une vérité aux mille lettres,
T'es-tu évanoui, des dieux, recherchant l'appui ?
Espères-tu l'absolution de nos ancêtres ?
Es-tu né avant ou après moi ?...las !...Enfui.


Noëlle ARNOULT
Dijon, 17 Janvier 2017

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