dimanche 21 janvier 2018

LIRE LA NUIT

LIRE LA NUIT


Vous ne savez pas ce qu'est d'être anarchiste,
Ce plaisir sublime où tout vient, vous appartient !
La Nuit, les Mots, loin du regard éteint, hautain,
Là où, bras étendus, vous ressemblez à Christ !...

Liberté immense consentie par les livres,
Ces infinis délivrés à chaque phrasé,
Que vous pouvez absorber en nuée de fumée
Ou sur les Ailes d'un Archange qui délivre !

L'Obscur vous appartient même s'il est cinq heures,
Tandis que le Couchant flamboie, l'Aube poudroie...
Vous lisez, écrivez, comme on fait Point de croix,
Cependant armé d'une seule pointe : ardeur !...

Ce n'est qu'en volant que l'on s'aventure au mieux,
Loin d'anodines balises toutes tracées...
Voguant sur une page, un cœur, en hyménée,
Savourant l'été, ne se prenant au sérieux !

Intéressée, bien souvent, la Muse obtempère :
Curieuse, étonnée, angélique ou sulfureuse,
Victorieuse, plus belle, parfois hasardeuse,
Toujours, fleuret à la main, nimbée de lumière.

Obligatoirement, le Poète se doit
D'être Trompe-la-Mort pour honorer la vie.
Voyons s'il dompte courage, Panache aussi...
Ah ! Puisqu'il ne sait rien faire de ses dix doigts !

Noëlle ARNOULT, 5 h 35.

Dijon, dimanche 21 Janvier 2018.

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