dimanche 19 août 2018

A MON PERE


A MON PERE

Plus j'avance dans la vie et plus je te comprends,
Et plus je souffre comprenant ton affliction,
Quand on regarde un père non comme un enfant,
Mais comme une femme attendant un homme en prison.

Un homme parvenu à moitié de sa vie,
Un homme ayant faim, ayant froid, laissant son art,
Saisi, torturé de colère et maladie,
Ayant perdu son destin, confié au hasard...

Quand le trépas avance et qu'il vous veut : trop tard !
Hideuse Clepsydre, pourquoi t'allier aux Parques,
Quand ici ne progresse que triste brouillard,
Où tremblotent des Peintures comme de pauvres Arcs.

Comme un être humain cherchant amour et tendresse,
En révolte contre des temps mornes, avilis,
Ton sang allait bientôt t'échapper, en détresse,
Tu savais que ce soir serait ton dernier lit...

Tu ne pouvais ta fille appeler, croyant vivre,
Encore quelques heures, avant que ne résonne,
Un trépas de courroux, de cathédrale ivre,
Serait-ce ainsi que les vierges deviennent nonnes …

Quand une femme t'attendait et t'espérait,
Qu'elle envisageait un bel avenir radieux,
Qu'un fragile équilibre d'espoir s'annonçait,
Que la maladie, cette nuit, t'offrit aux dieux.

Dimanche 19 Août 2018
22 h, Dijon.

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