LES ANGES ET MOI

« Un beau matin, j'ouvre mes ailes et je regarde la nature qui m'entoure. C'est à ce moment-là que... »

LES AILES DE L'ANGE

… A ce moment, je m'élance vers l'Azur infini de ce ciel si bleu...

J'avais raison de souhaiter me laisser emporter et de ne pas éprouver d'appréhension... Le fait est que voler par-dessus les nuages constitue une impression et une émotion immenses !

Au propre comme au figuré, je plane !

Je vais de surprise en surprise et mon émerveillement ne fait que croître car l'Ange enjolivé de dorures et portant le Globe en bandoulière m'a assuré :

« Si tu possèdes à jamais la fraîcheur de l'enfance, les Cieux s'ouvriront à toi et tu pourras recueillir la poussière des étoiles... »

Au sommet d'une montagne rosée, un nid d'Aigle Royal m'attend... Je m'y allonge, en tendant langoureusement la main vers un magnifique Edelweiss...La puissante musique de Wagner m'envahit de ses vibratos conduisant au paroxysme de l'extase hypnotique …

...Je m'endors sur les ailes du vent, bercée du souffle de la vallée aux accents à la fois dérisoires et superbes...

NOELLE ARNOULT

Vend 15 Nov. 2013

UN ANGE....

Dieu m'a envoyé un Ange
Il avançait tête baissée,
Les yeux, vers le sol, désolés ;
Mais je l'ai vu,
Je l'ai reconnu!
Sur sa tête une mésange
Chantait fièrement,
Et tout aussi mystérieusement :
Une mélodie emplie de promesses
Et exhalente de liesse...

Sur sa tête, une couronne
Témoignait que le passé résonne,
Car son visage saignait, tout griffé,
De nombreuses épines s'y enfonçant,
Nombreuses et enchevêtrées,
Dans la souffrance, le maintenant....

Par des voleurs, la triste rapine
Faite à une âme que l'on ravine,
Pourtant dans l'Innocence trempée,
Mais à la solitude, à présent, décidée...

… La tristesse l'enveloppait de son linceul,
En une résignation stoïque,
Grâce à ses amis n'était point si seul,
Mais pleurait son cœur idyllique...

Ou se trouverait la douce jeune femme,
Rêvée et espérée,
Qui parlerait à son âme,
Et célébrerait leur hyménée ?...

...Moi aussi je criais dans le désert,
Hagarde et désemparée,
De ne trouver devant mes pas que l'Amer,
Précipices et terres dévastées...

Dieu a jeté sur nous
Son enveloppe rassurante ;
Sa Bonté bienfaisante
Nous a pris par le cou...
Elle nous a enchanté
De son souffle caressant,
De l'espoir et de la suavité
Du Verbe créateur et transcendant...

… Cet Ange pulvérise tout mon passé
De son œil clairvoyant,
De son regard aimant ;
Comme si « avant » n'avait jamais existé....

Extraits du « Cantique des Cantiques » , 4. 1-16 :
« J'entends la voix de mon Bien-Aimé
Le voici, il vient »
« Que mon Bien-Aimé entre dans ce jardin,
Et qu'il mange ses fruits exquis... »

NOELLE ARNOULT
Samedi 2 Février 2013

16 h

L'ANGE EN REDINGOTE

Un ange est venu, habillé de redingote,

IL regardait le ciel et sa montre gousset,

M'apportant un souffle d'absinthe et de ciguë,

Haussant le sourcil et me jaugeant, goguenard.

Me trouvant affalée sur mon lit et pâlotte,

Ne sachant plus le jour, le mois ni l'heure qu'il est,

Me tendant son gousset, hardi, geste têtu,

Martelant, criant : « Clepsydre, il n'est pas trop tard » !

Et moi je le fixais, yeux grands ouverts, l'air sotte,

Je voyais Dieu, l'Ange de justice, ses arrêts,

La Tour d'Ivoire de Vigny m'arrachait à la rue,

En soupiraux étroits s'esquivaient nos mémoires...

IL m'offrit un regard doux, comme sorti de hotte,

Emanation drue, songe sortant de forêt

Je frissonnai lorsque s'échappa tendre ru,

Et qu'ainsi il grava notre amoureuse histoire :

« Passe tes doigts dans mes cheveux, bois l'antidote,

Caresse les nuages, écoute ces sonnets,

Embrasse mes lèvres offertes, ne sois déçue,

Je t'enveloppe de mon manteau sans hasard...

Remember :

« Tu gardes dans tes yeux la volupté des nuits

O Joie inespérée au fond des solitudes (*)

Ah ! rendez-lui son âme, et, comme en un miroir,
Qu'il regarde en la vôtre et qu'il aime à s'y voir.($) »

Je te prends avec moi, cesse tes litotes,

T'adore d'encens, t'honore de myrrhe, d'apprêts,

Me repais des murmures de ton cœur, bois ton sang, goulu,

Te couronne de jaspe, étoiles par milliards...

Partageons notre flamme en réciproque dote,

Déchirant l'obscurité et brouillard épais,

Délivrant en candélabres sublime mue,

Fais que nos cœurs, en nous, se meurent, bien plus tard ... »

Noëlle ARNOULT

Mardi 28 Novembre 2017,

Dijon, 10 h

(* Rimbaud)

($ Germain Nouveau)

L'ANGE

L'Ange descend en songe
Et m'abreuve de ses Lumières,
Soulageant la misère qui me ronge :
Celle de l'Homme et de ses génies délétères...

Ses ailes m'enveloppent de silence
En une obscurité étoilée je descends,
Ne sachant si je rêve ou me fais violence,
Afin de pouvoir encore ressentir Baume et Encens...

Il est doux, attendu de mon cœur,
Mon âme, assoiffée, se berce en ces presciences...
Cela m'est égal de me complaire en erreur :
Après tout, peut-être tiens-je la seule science ?...

Sans doute ne lui a-t-on pas laissé le choix :
Il se trouvait là « Avant » et s'y trouvera « Après »,
Quand bien même aurais-je quitté ce corps trop étroit,
Qu'il soufflera le zéphyr du tombeau en secret...

Il ne se manifeste que par Subtilité,
Il se sait attendu par une quête incessante,
Me caressant d'une tendre méditation azurée
Où le sommeil finit par m'extraire d'une lutte harassante...